Homo Sapiens : l'Histoire des Hommes

Nombreux Hier, Seuls Aujourd'hui

L'Homo sapiens est aujourd'hui le seul hominidé sur la Terre. Pourtant, pendant au moins quatre millions d'années, de nombreuses espèces d'hominidés se sont partagé la planète. Pourquoi nos « frères » ont-ils disparu ?

Homo sapiens est le seul hominidé sur la Terre depuis 25 000 ans environ. Nous nous sommes habitués à notre particularité, au point que, dans les années 1950 et 1960, certains anthropologues pensaient que les espèces d'hominidés s'étaient succédé, sans jamais coexister. Cette hypothèse de l'espèce unique supposait qu'il n'y avait pas de place écologique pour plusieurs espèces dotées de culture sur notre planète. Elle n'a jamais été très convaincante, même quand on disposait de trop peu de fossiles pour la tester Cependant, elle proposait une histoire séduisante : un hominidé ancestral, voûté et plongé dans les ténèbres de l'ignorance serait lentement transformé en Homo sapiens moderne, élégant et intelligent. Comme dans les contes de fées, le crapaud se serait transformé en prince charmant.
L'hypothèse ne fut abandonnée que vers la fin des années 1970, parce que les paléontologues avaient découvert des fossiles qui prouvaient que plusieurs espèces d'hominidés avaient coexisté, il y a environ 1,8 million d'années, dans le Nord du Kenya. Malgré tout, les paléontologues ont continué leur interprétation « minimaliste » des fossiles : ils n'admettaient qu'un petit nombre d'espèces, attribuant des fossiles nettement différents à une espèce unique et vague, telle qu'Homo sapiens archaïque. Pourquoi oubliaient-ils que de nombreuses espèces d'hominidés avaient coexisté pendant la Préhistoire ?

Une ribambelle d'espèces

Malgré la persistance de cette conception minimaliste, des découvertes récentes et le réexamen de fossiles montrent que l'histoire biologique des hominidés ressemble à celle de la plupart des autres familles animales : elle a été buissonnante et non linéaire. Plusieurs espèces d'hominidés sont apparues, ont coexisté, puis ont disparu, mais pas Homo sapiens, qui reste seul aujourd'hui. Pourquoi ? Les paléontologues l'ignorent. Cependant, l'analyse de la coexistence des derniers hominidés (Homo sapitens et Homo neandertalensis) dans deux régions du Globe fait apparaître des différences intrigantes qui éclairent la question.
Nous avons des preuves de la diversité des hominidés depuis le début de leur histoire évolutive, c'est-à-dire depuis que ces bipèdes (des australopithèques) se sont timidement aventurés à l'extérieur de la forêt. La plus ancienne espèce connue susceptible d'avoir appartenu à la famille des hominidés est Ardipithecus ramidus (->) : on le connaît par quelques fragments de fossiles qui datent de 4,4 millions d'années et qui ont été découverts sur le site d'Aramis, en Ethiopie. L'analyse des fossiles indique qu'il marchait en position verticale, mais, à de nombreux points de vue, il ressemblait beaucoup à un singe.
Un tout petit peu plus récent, Australopithecus anamensis (<-) est mieux connu, par des fossiles qui datent de 4,2 millions d'années, trouvés dans plusieurs sites du Nord du Kenya.
D'apparence moins simienne, il ressemblait déjà à son cousin plus récent, Australopithecus afarensis, au petit cerveau et à la face développée (c'est-à-dire au système masticateur puissant), qui vécut il y a 3,8 à 3 millions d'années. La fameuse Lucy appartient à cette espèce. D'après le réexamen de restes attribués à Australopithecus afarensis provenant de sites dispersés en Afrique de l'Est, on suppose qu'ils appartiennent à plusieurs espèces différentes.
Quoi qu'il en soit, Australopithecus afarensis n'était pas le seul hominidé d'Afrique : on a découvert, au Tchad, une mâchoire d'Australopithecus bahrelghazal. Elle date de 3,5 à 3 millions d'années, comme le squelette de Lucy.
En Afrique du Sud, des paléontologues ont trouvé les restes d'une autre espèce d'hominidés primitif qui vivait il y a 3,3 millions d'années. Elle n'est encore ni nommée ni décrite. Australopithecus africanus habitait la même région il y a 3 millions d'années (les premiers fossiles d'australopithèques, découverts en 1924, appartenaient à cette espèce). Il n'a pas persisté plus d'un million d'années. Une autre espèce, récemment nommée Australopithecus garhi, vivait en Ethiopie il y a 2,5 millions d'années. Elle serait intermédiaire entre Australopithecus afarensis et un vaste groupe incluant les australopithèques plus récents et les espèces du genre Homo.

HOMO HABILIS (l'homme habile) aurait fabriqué des outils de pierre découverts dans les gorges d'Olduvai, en Tanzanie. Cet hominidé façonnait des éclats tranchants en tapant sur un galet avec un autre.

L'espèce la plus primitive du groupe des australopithèques « robustes », Paranthropus aethiopicus, vivait presque à la même époque. Les paléontologues la connaissent principalement grâce au crâne noir vieux de 2,5 millions d'années, trouvé dans le Nord du Kenya.
Il y a 2 à 1,4 millions d'années, les australopithèques robustes Paranthropus boisei (->) habitaient toute l'Afrique de l'Est. PARANTHROPUS BOISEI avait un crâne à fortes crêtes osseuses, adaptées aux muscles puissants de son système masticatoire. Sa grande mâchoire, équipée d'énormes molaires, indique qu'il était végétarien.
En Afrique du Sud, il y a 1,6 million d'années, les australopithèques robustes étaient des Paranthropus robustus et, peut-être aussi, des raranthropus crassidens, étroitement apparentés aux premiers.
Cette liste déjà longue est pourtant incomplète. Nous ignorons la longévité de chaque espèce. Même si chacune n'a vécu que quelques centaines de milliers d'années, le continent africain fut peuplé de plusieurs espèces, au moins périodiquement (et probablement de façon continue), dès le début de l'évolution des hominidés.

Autant du genre humain

L'apparition du genre Homo, il y a 2,5 à 1,8 millions d'années, ne changea rien à cette situation. Les fossiles Homo les plus anciens, découverts en Afrique de l'Est et du Sud, forment un ensemble disparate ; on les a attribués aux deux espèces Homo habilis et Homo rudolfensis, mais certains pourraient appartenir à d'autres espèces que ces deux-là. Il y a 1,9 à 1,8 million d'années, à l'Est du lac Turkana (Kenya), ces deux espèces furent rejointes par l'espèce Paranthropus boisei, largement présente en Afrique, et aussi par Homo ergaster, le premier hominidé à la silhouette moderne. Ainsi, au moins quatre espèces d'hominidés partageaient le même continent et, aussi, le même environnement.

Les paléontologues savent que Paranthropus boisei, Homo habilis et Homo ergaster vivaient dans la même région,
autour du lac Turkana au Kenya, il y a 1,8 millions d'années.

Le premier exode des hominidés hors d'Afrique par Homo ergaster (->) ou par une espèce très proche provoqua une diversification plus poussée que celle qui s'était produite jusqu'alors. Les paléontologues cherchent a mieux connaitre ce mouvement de population et, notamment, sa date, mais ils pensent qu'il y a 1,8 million d'années, des hominidés avaient déjà atteint la Chine et Java. Une mandibule qui daterait de cette époque, retrouvée à Dmanisi, en Géorgie, se distingue nettement de tout ce qu'on avait trouvé précédemment.

Il y a un million d'années, Homo erectus était établi à Java et en Chine. Une espèce d'hominidés plus robustes était peut-être aussi présente à Java. À l'autre bout du continent eurasien, les hominidés européens les plus anciens (ils vivaient il y a 800 000 ans environ) diffèrent des précédents. Les paléontologues espagnols qui les ont découverts les ont attribués à une espèce particulière, qu'ils ont nommée Homo antecessor.

En Afrique, Homo heidelbergensis apparaît il y a 600 000 ans. Il y a 500 000 à 200 000 ans, cette espèce était aussi présente en Europe et peut-être en Chine. Quand les paléontologues connaitront mieux Homo heidelbergensis, ils découvriront certainement que ces fossiles appartiennent en fait à plusieurs espèces. En Europe, Homo heideibergensis, ou l'un de ses cousins, a engendré un groupe endémique d'hominidés, dont le représentant le mieux connu est Homo neandertalensis. Cette espèce, aussi présente au Proche-Orient a prospéré il y a 200 000 à 30 000 ans. À la même époque, les hominidés africains y ont évolué de façon indépendante, notamment en Homo sapiens. A Java, sur le site de Ngandong, des fossiles probablement d'Homo erectus viennent d'être datés de 40 000 ans av, ce qui signifie que cette région cadre d'une évolution différente, peut-être pendant des millions d'années.
Cette rapide description s'éloigne beaucoup de la théorie qui prévalait il y a 45 ans etqui stipulait qu'Australopithecus africanus avait engendré Homo erectus, qui avait engendré Homo sapiens. La rénovation résulte évidemment des découvertes de fossiles effectuées au cours des dernières décennies. Cependant, la généalogie linéaire est une impasse qui pèse toujours lourdement sur la paléontologie. Nombre de mes collègues supposent que ma description surestime la diversité des espèces d'hominidés ; ils simplifient souvent le tableau, généralement en regroupant tous les types d'Homo du dernier million, voire des deux derniers millions d'années, dans la même espèce Homo sapiens.
Selon moi, en revanche, au moins 20 espèces d'hominidés ont existé. En effet, l'ensemble des fossiles d'hominidés comporte de nombreuses indications morphologiques de diversité que la phylogenèse classique ne prend pas en compte. De plus, on n'a probablement pas encore découvert toutes les espèces d'hominidés. Même si c'était le cas, l'histoire de l'évolution humaine n'est pas la progression régulière d'un héros solitaire, mais plutôt une série d'apparitions et d'extinctions d'espèces, avec des phases d'expansion et de réduction des populations, comme pour n'importe quel groupe animal ou végétal. Pendant les cinq derniers millions d'années, de nouvelles espèces d'hominidés sont régulièrement apparues, ont coexisté, ont interagi, ont colonisé de nouveaux environnements et ont perduré ou ont disparu. Nous n'avons qu'une très vague idée de la manière dont cette histoire s'est déroulée, mais nous sommes sûrs que notre espèce, loin d'être le point culminant de l'évolution linéaire des hominidés, n'est que l'une des ramifications de leur arbre évolutif.

L'évolution des outils

Si Homo sapiens a autrefois partagé la Terre avec ses cousins hominidés, il est le seul qui n'ait pas disparu. Pourquoi ? Sans doute parce que nos interactions avec notre environnement ont assuré notre survie. Ces interactions résultent de nos comportements, dont les traces sont les objets archéologiques. Les plus anciens de ces objets datent d'il y a 2,5 millions d'années. Ce sont les premiers outils : de simples éclats tranchants, taillés dans une pierre plus grosse, probablement par des australopithèques.

Cette innovation représente un progrès cognitif, et ses conséquences furent durables. Elle marque le début d'une série d'avancées techniques. La suivante fut le biface, inventé un million d'années plus tard, probablement par Homo ergaster. Cet outil symétrique, taillé dans la pierre, fut le premier à se conformer à un "modèle mental" de celui qui le fabriquait. Ce modèle n'a pas changé pendant un million d'années, jusqu'à l'invention d'une technique de préparation des blocs de pierre par Homo heidelbergensis ou l'un de ses proches cousins. Ces blocs étaient façonnés de sorte qu'un seul coup suffise à les débiter pour obtenir un outil fini.
Les plus habiles à cette technique furent les néandertaliens, au gros cerveau, à la face puissante et au crâne bas, qui occupèrent l'Europe et le Proche-Orient jusqu'à ce qu'ils disparaissent, il y a 30 000 ans. Ils ont laissé de nombreuses traces, de même qu'Homo sapiens, qui les a remplacés. La comparaison des deux espèces fait apparaître la spécificité d'Homo sapiens. Les néandertaliens (->), qui taillaient la pierre avec une impressionnante habileté, bien que de façon assez stéréotypée, fabriquaient rarement (ou pas du tout) des outils à partir d'autres matériaux durables. De plus, beaucoup d'archéologues supposent que leurs techniques de chasse étaient rudimentaires. Les premiers travaux sur cette espèce mentionnaient l'existence d'un étrange "culte des ours" et d'autres rituels. Toutefois, on n'a pas retrouvé d'indice convaincant d'un comportement symbolique, ni de la production d'objets symboliques avant la rencontre des néandertaliens avec Homo sapiens. L'inhumation occasionnelle des morts évitait peut-être seulement que les hyènes n'entrent dans les campements, et les tombes ne renfermaient aucun objet témoignant d'un rituel ou d'une croyance dans l'au-delà. Autrement dit, les néandertaliens, bien qu'assez évolués à de nombreux points de vue, ont survécu à plusieurs glaciations, mais ils n'avaient pas l'étincelle de créativité qui a finalement donné l'avantage à Homo sapiens.

L'origine d'Homo sapiens reste débattue. Il semble né en Afrique il y a 200 000 à 150 000 ans. Toutefois, les comportements modernes sont apparus beaucoup plus tard. Il y a 200 000 ans, Homo neanderthalensis vivait déjà en Israël et dans les environs. Homo sapiens, à l'anatomie moderne, l'a rejoint il y a 100 000 ans. Ces deux hominidés ont laissé des sites et des outils semblables. Malgré leurs différences anatomiques, ils avaient certainement le même comportement et se sont partagé le Proche-Orient.
En Europe, la situation est différente. Les sites les plus anciens laissés par Homo sapiens datent de 40 000 ans. Homo neanderthalensis, alors très répandu, a disparu 10 000 ans après l'arrivée de l'homme moderne. En envahissant l'Europe, Homo sapiens a apporté avec lui de nombreux témoignages d'une pensée moderne parfaitement aboutie et sans précédent. Par une nouvelle technique de taille de la pierre, caractéristique du Paléolithique supérieur, il produisait des lames minces et allongées à partir d'un bloc cylindrique. Il fabriquait aussi des outils en os et en bois de cervidé, avec une grande maitrise des propriétés de ces matériaux. Homo sapiens a également apporté l'art sous la forme de sculptures, de gravures et de peintures rupestres spectaculaires. Il conservait des informations sur des plaques d'os ou de pierre. Il jouait de la musique sur des instruments à vent. Il réalisait des parures ouvragées. Il enterrait certains morts dans des sépultures élaborées, avec des objets qui témoignent d'une croyance en la vie après la mort et d'une hiérarchie sociale (toutes les tombes n'étaient pas aussi riches). Son habitat était organisé en zones dédiées à des activités différentes, ses techniques de chasse et de pêche perfectionnées. La période des innovations techniques rares et espacé était terminée, remplacée par un perfectionnement continu. Manifestement, cet Homo sapiens, c'était nous.
Par toutes ses pratiques, l'homme moderne du Paléolithique supérieur différait nettement des néandertaliens. En Europe, ces derniers semble avoir acquis de nouveaux savoir-faire après son arrivée, mais on ignore quelles relations entretenaient les deux espèces. Comme les néandertaliens disparurent rapidement, on suppose que les interactions étaient rarement à leur avantage. En Europe enfin, on n'a aucune preuve d'un métissage entre les deux espèces.

Vers notre solitude

Au Proche-Orient, il y a 40 000 ans, (60 000 ans après son arrivée), sapiens a remplacé Homo neandertalensis, comme il l'a fait ensuite en Europe. C'est bien à cette époque que correspond l'apparition des premiers outils attribuables au Paléolitique supérieur. On pense qu'Homo sapiens était alors doté d'une riche culture.
Pourquoi l'histoire évolutive des hominidés a-t-elle différé en Europe (remplacement rapide) et au Proche-Orient (longue coexistence) ? Probablement parce que l'apparition de la cognition moderne, c'est-à-dire de la pensée symbolique, s'est accompagnée de l'acquisition des comportements modernes : Homo sapiens a rapidement supplanté les néandertaliens.
Pour comprendre comment ce changement des processus cognitifs s'est produit, revenons au mécanisme général de l'évolution. Tout d'abord, seules des espèces qui existent déjà peuvent évoluer. D'autre part, les nouvelles particularités d'une espèce préexistaient et se sont généralisées parce que l'environnement a changé. Par exemple, les hominidés ont sans doute possédé un appareil vocal moderne pendant des centaines de milliers d'années avant d'utiliser un langage articulé, structuré de façon complexe. Enfin, l'apparition des caractères est parfois aléatoire et complètement imprévisible (les propriétés de l'eau ne sont pas déductiibles de celles de l'hydrogène et de l'oxygène). L'apparition de la pensée symbolique n'a donc rien d'exceptionnel, même si ses conséquences furent capitales. Aujourd'hui encore, nous ne savons pas comment le cerveau humain nous fait prendre conscience de ce qui se passe dans notre environnement à partir des décharges électriques et chimiques dans les neurones. En revanche, nous savons qu'avant d'arriver à la pensée symbolique, notre espèce est passée par un état sans symbolique.
À l'arrivée d'Homo sapiens, à l'anatomie moderne, des caractères existants se sont peut-être combinés, par l'intermédiaire d'une mutation génétique mineure due au hasard, pour créer un potentiel sans précédent. Pourquoi Homo sapiens a-t-il alors continué lon-temps d'avoir un comportement archaïque ? Peut-être parce qu'il a acquis un comportement moderne grâce à l'apparition d'une innovation biologique qui n'a pas modifié son squelette (c'est-à-dire invisible sur les fossiles). Cependant, cette espèce d'hominidés aurait alors remplacé toutes les populations de l'Ancien Monde en très peu de temps, ce qui n'est par corroboré par l'archéologie.
Je suppose plutôt que les capacités de l'homme moderne sont apparues avec l'espèce Homo sapiens, ou peu après, à l'état latent. Un stimulus culturel les aurait ensuite activées, ce qui se serait traduit par une innovation comportementale. Grâce aux avantages importants qu'elle conférait, cette innovation se serait rapidement répandue, par simple contact entre les populations qui avaient déjà le potentiel de l'acquérir.
De quelle innovation s'agissait-il ? Probablement du langage : grâce à lui, les individus se sont communiqué des idées et des expériences. De surcroît, il est indispensable au processus même de la pensée. Il impose de classer les objets et les sensations en groupes que l'on nomme et il permet d'associer les symboles mentaux. Aujourd'hui, nous ne pouvons pas concevoir la pensée sans langage. La capacité à former des symboles mentaux est la source de notre créativité : c'est en combinant ces symboles qu'on en vient à se poser des questions du type : Que se passerait-il si... ?
Malgré les spéculations des linguistes, on ne sait pas comment le langage est apparu. En quel endroit ? Au sein de quelle population ? Néanmoins, une fois armé de facultés symboliques, Homo sapiens est devenu un adversaire redoutable, pas forcement rationnel, comme Homo neandertalensis l'a découvert à ses dépens.
IL Y A 11 000 À 13 000 ANS, des Homo sapiens (ou hommes de Cro-Magnon) ont sculpté de petits bisons d'argile et les ont placés dans la grotte du Tuc-d'Audoubert (dans les Pyrénées), à plus de un kilomètre de l'entrée.

Ian TATERSALL est conservateur au Département d'anthropologie du Museum d'histoire naturelle de New York.
Jay MATTERNES est peintre et sculpteur.
Dossier : Pour la Science - Sur la trace de nos ancêtres : Oct/Dec 2007

Derek BICKERTON, Language and Species, University of Chicago Press, 1990.
Randall WHITE et Dark CAVES, Bright Visions : Life in Ice Age Europe, W.W. Norton/American Museun of Natural History 1986.
Ian TATTERSALL, L'émergence de l'homme, Éditions Gallimard, 2003.

 
 

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