Phanérozoïque (4,058 à 4,6 Ga, -542 Ma à Aujourd'hui, D = 542 Ma

Paléozoïque de 4,058 à 4,25 Ga, de -542 à -250 Ma, D = 292 Ma

DÉVONIEN : 4,102 à 4,150 Ga / -416 à -360 Ma, D = 56 Ma

Dévonien Supérieur (-385,3 ± 2,6 à -359,2 ± 2,5 Ma, D =26,1 Ma)

Le Dévonienest un système géologique s'étendant de 416 ± 2,8 à 359,2 ± 2,5 millions d'années. Il est suivi par le Carbonifère et précédé par le Silurien. Le Dévonien est nommé d'après le Devonshire en Angleterre où les afleurements de couches datant de cette époque sont communs.

SUBDIVISIONS

Le Dévonien est subdivisé en trois époques, le Dévonien supérieur, moyen et inférieur.

Dévonien Supérieur (385,3 ± 2,6 à 359,2 ± 2,5 Ma, D =26,1 Ma)
- Frasnien (385,3 ± 2,6 à 374,5 ± 2,6 Ma, D =10,8 Ma)
- Famennien (374,5 ± 2,6 à 359,2 ± 2,5 Ma, D =15,3 Ma)

Le Tiktaalik roseae
Tiktaalik roseae
Tiktaalik roseae
Tiktaalik roseae
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Super-classe Osteichthyes
Classe Sarcopterygii
Sous-classe Tetrapodomorpha
Genre
Tiktaalik
Daeschler, Shubin & Jenkins, 2006
Nom binominal
Tiktaalik roseae
Daeschler, Shubin & Jenkins, 2006

Le Tiktaalik roseae (tiktaalik signifie “grand poisson des basses eaux”, en langue inuktitut) est un poisson osseux de la classe de sarcoptérygiens qui ressemble à un croisement entre le poisson et l'alligator.

À côté d'attributs caractéristiques des poissons osseux (écailles, nageoires pectorale et pelvienne munis de rayons), les robustes nageoires pectorales de Tiktaalik ressemblent aux membres des premiers tétrapodes car elles étaient rigidifiées par un squelette osseux articulé, ce qui lui permettait de déplacer son corps d'environ deux mètres dans les lagunes. Ces caractéristiques anatomiques en font un possible maillon évolutif entre les poissons (comme Panderichthys) et les tétrapodes (comme Acanthostega).

Le Tiktaalik a vécu il y a environ 375 million d'années. Les paléontologues supposent qu'il est un chaînon entre les poissons comme le Panderichthys, qui a vécu il y a environ 380 millions d'années, et les tétrapodes comme l'Acanthostega et l'Ichthyostega, qui ont vécu il y a environ 365 millions d'années. Neil Shubin l'a même qualifié de fishapod, contraction de fish (poisson) et tétrapode, dû à ce croisement entre un poisson et un tétrapode.

Description

Le Tiktaalik roseae est un nouveau témoin de la transition entre les poissons et les amphibiens. Contrairement aux nombreux fossiles qui le précédent, les nageoires du Tiktaalik avaient des poignets et des doigts, ce qui prouve qu'elles supportaient le poids de l'animal et donc qu'il se déplaçait sur le sol. Une étude plus précise des jointures démontre que le Tiktaalik ne marchait probablement pas, mais qu'il pouvait se soulever.

Les os des nageoires pectorales montrent de larges surfaces de muscles, suggérant que les nageoires étaient à la fois musclées et à la fois elles pouvaient fléchir comme l'articulation du poignet. Ces caractéristiques similaires à un poignet devaient se développer, si ce n'est grâce aux excursions sur terre, alors comme une adaptation efficace pour immobiliser la créature au fond de l'eau et résister ainsi aux forts courants.
Une cage thoracique plus robuste est aussi une caractéristique chez le Tiktaalik, elle a été très utile à l'animal pour supporter son corps, s'il s'est en effet aventuré hors de l'eau. Il manquait chez le Tiktaalik une caractéristique que la plupart des poissons possèdent - plaques osseuses recouvrant les ouïes et qui restreignent le mouvement latéral de la tête. Cela signifie que le Tiktaalik est pour l'instant le tout premier poisson avec un cou, qui lui aurait donné la possibilité de chasser ses proies sur terre ou dans l'eau.
Les orifices d'aération sur le sommet de la tête suggèrent que l'animal possédait des poumons primitifs aussi bien que des branchies. Ces poumons auraient été utiles dans les eaux peu profondes, où la température plus élevée aurait baissé le niveau d'oxygène. Ce développement peut avoir conduit à l'évolution d'une cage thoracique plus robuste, une caractéristique clé de l'évolution chez les créatures vivantes.

Le Tiktaalik est une forme transitionnelle ; il est aux tétrapodes ce que l'Archéoptéryx est aux oiseaux.
C'est un mélange des caractéristiques d'un poisson et d'un tétrapode, comprenant les traits suivants :

+ Poisson
   - branchies
   - écailles
+ "Fishapod"
   - les membres des nageoires moitié-poisson moitié-tétrapode, comprenant une articulation du poignet et des nageoires à la place d'orteils
   - la région de l'oreille moitié-poisson moitié-tétrapode
+ Tétrapode
   - côtes
   - cou mobile
   - poumons

Le Tiktaalik avait les caractéristiques d'un poisson à nageoires charnues, mais les nageoires avant étaient plus proches de celles d'un crocodile, avec des épaules, un coude et un poignet. Les nageoires arrières ainsi que la queue n'ont pas été encore retrouvées. Le nom Tiktaalik est un mot de la langue Inuktitut, un dialecte inuit et signifie “grand poisson des basses eaux”, le nom a été suggéré par les anciens inuit du territoire Nunavut, où a été découvert le fossile.

Découverte

Les trois squelettes fossilisés du Tiktaalik ont été découverts dans la roche formée à partir des sédiments à l'époque du Dénovien supérieur (entre -385 et -365 millions d'années) sur l'île d'Ellesmere au nord de l'Archipel arctique canadien, dans le territoire du Nunavut, par une équipe menée par Neil Shubin, de l'Université de Chicago, et Edward Daeschler, de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie. Les restes ont été datés de 380 à 375 millions d'années. À l'époque où vivaient cette espèce, l'île d'Ellesmere faisait partie du paléocontinent Laurentia, qui se situait sur l'équateur et possédait un climat chaud.

WIKIPEDIA > Janvier > 2010

Tiktaalik : Marcher sur des Nageoires

W.R.P. - POUR LA SCIENCE N°509 > Mars > 2020

Au-Delà du Rivage

À la fin du Devonien, il y a 360 Ma, le niveau de la mer descend et les milieux terrestres deviennent de plus en plus importants, isolant des plans d'eau.

Les tétrapodes seuls vertebrés capables de passer d'un bras de rivière ou d'un lac à un autre, survivent mieux que d'autres à ce nouvel environnement, d'autant qu'ils possédaient probablement, à la fois, des branchies et des poumons. "On peut aussi imaginer que pour un animal capable de sortir de l'eau, c'était pratique de pouvoir prendre ses proies et de les manger tranquillement sur le rivage, à l'abri des concurrents", suppose Philippe Janvier.

L'apparition au Carbonifère, de véritables chevilles de poignets et de coudes flexibles, leur donne enfin la possibilité de marcher. Les tétrapodes ont fini de se vautrer maladroitement. Quittant les abords des plans d'eau, ils peuvent commencer la conquête des immenses forêts qui ont, entre-temps, recouvert le continent.

E.M. - SCIENCE & VIE Hors Série > Décembre > 2000

Extinction du Dévonien (-370 Ma)

Une Extinction Massive peut-être due à des Supernovæ

J.I. - SCIENCES ET AVENIR N°884 > Octobre > 2020

-360 Millions d'Années : dans la Tourmente d'une Extinction de Masse

L'ESSENTIEL DE LA SCIENCE N°44 > Février-Avril > 2019

Animal Armageddon - La Terre en Enfer (-370 Ma)

Enfoui au plus profond de la Terre, un tueur attend. Bientôt, il crachera à lui seul plus de lave que tous les volcans de l'histoire réunis. Nos ancêtres, les premiers amphibiens devront faire un grand saut dans l'évolution s'ils veulent assurer la survie de l'espèce. Face au déchainement des éléments, les espèces les mieux armées ne sont forcement pas celles que l'on croit.

La Terre, il y a 370 millions d'années, à la période du Dévonien supérieur, toutes sortes d'animaux s'épanouhissent dans ce monde primitif. Du moins pour l'instant... La vie sur Terre sera bientôt prise en otage, lors du second grand cataclysme naturel qu'ont subi les habitants de la planète. La première extinction des espèces aurait été causé par une explosion de rayons gamma. D'après les scientifiques, celle qui s'annonce à surgie des entrailles de la Terre. L'assaillant est un "panache géant", un océan de magma qui transperce la croute terrestre. Ces milliards de litres de roches en en fusion vont entraîner la planète dans une spirale infernale. "Un panache géant est une portion du manteau terrestre, pour une raison qu'on ignore, elle se détache du reste de la matière magmatique et decide de faire un voyage à la surface", Dr Ward. Le panache fait fondre la croute terrestre de l'intérieur. Les conséquences dramatiques sont inéluctables.

Temps Avant Extinction : - 24 Heures.

La Terre n'a que 24h devant elle. À cette période, la planète est chaude et humide. Une multitude d'iles tropicales sont perdues dans un océan infini. L'amérique du sud, l'australie, l'Inde, l'Afrique et l'Antarctique forment un super continent au pole sud (à g.). Les autres continents sont répartis en plusieurs archipels près de l'équateur (à d.).

Pour la première fois de l'histoire, la végétatin est luxuriante. "Les forêts étaient très différentes de celles d'aujourd'hui. Une forêt dévonienne (1) devait être chaude, humide, boueuse, on rencontrait beaucoup de grandes fougères. Il n'y avait pas de fleurs sur les arbres (2), sur les plantes ou sur les buissons, rien ne fleurissait", Dr Worrow. Les seules créatures de la forêt sont de minuscules insectes. C'est dans les vastes océans que la vie animale s'épanouhit. "Les récifs coraliens du dévonien (3) s'étendaient sur des millions de km², alors qu'aujourd'hui, il y en a 10 fois moins". Ses véritables citées sous-marines (4) sont peuplées d'habitants. On y trouve des coraux, des éponges et des trilobites, les insectes des océans, ainsi que les nautiloïdes, las ancètres des pieuvres et des calamars. Il y avait des centaines de coraux différents, des échinodermes comme les lys de mer, c'était un caléidoscope de forme et de couleurs".

Aujourd'hui, les poissons sont l'une des formes de vie les plus primitives, à cette époque, c'était l'une des plus avancée. De toutes formes et de toutes tailles, ils pouvaient attiendre la longueur d'un autobus. Une famille sort du lot, les placodermes, qui signifie peau à plaques. Ces poissons se caractérisaient par une série de plaques osseuses qui leur recouvraient le dos.

Seigneur des mers, l'un des plus grand animaux que le monde n'est jamais connu est le Dunkleosteus (->). L'épaulard aurait eu l'air d'un nain à côté du Dunkleosteus. Ce monstre de 10 m pouvant peser 5 tonnes, est aussi féroce qu'il en à l'air. Des plaques osseuses lui protègent la tête tel une armure. Ses machoires tranchantes dénuées de dents happent leur proie en 1/50ème de seconde et la broie avec la puissance d'un tyranosaure. Une fois sa proie engloutie, il régurgite les parties indigestes. Pourtant, le souverrain indiscutable de cette jungle marine n'est pas à l'abri de l'enfer qui s'annonce.

Temps Avant Extinction : 0 H Explosion.

Sous la Sibérie actuelle, le panache géant s'apprète à percer le fond océanique. La vie sur Terre sera transformée à jamais. La mer gronde... Des gaz surchauffés sont expulsés des profondeurs de la Terre. Des panaches d'eau chaudes jaillissent à pleines puissances, il y a tellement d'eau infiltrée dans la roche que cette eau se met à bouillir au delà même du degré d'ébulition. Pour des millions d'animaux impossble d'échapper à la mort. Même le grand Dunkleosteus est impuissant. Des glissements sous-marins détruisent les récifs en quelques secondes, des fissures profondes se chargent de magma. L'éruption touche une zone de 60 km² avec l'énergie d'un millier de bombes nucléaires. C'était plus violent que n'importe quelle éruption volcanique jamais enregistrée.

Des millions de poissons pourrissent sous la chaleur et sont les premières victimes d'une bataille gigantesque, d'une guerre entre le magma et le Terre. L'apocalypse est proche, la planète ne sera plus jamais la même. Le panache géant de roches en fusion continue d'assiéger la planète. De tels cataclysmes ont forgé le monde que nous connaissons aujourd'hui, sans eux, notre Terre serait très différente. Sur les lieux de la catastrophe, un royaume animal florissant vient d'être réduit à néant. Et ce n'est que le début. L'ennemi étend son influence jusqu'aux frontières d'un cercle de feu de plusieurs milliers de km de diamètre. "En plus des éruptions volcaniques et des coulées de lave, l'activité des plaques tectoniques a redoublé. Le fond océanique s'est d'autant plus fissuré, et on a assisté à la formation d'une nouvelle croute océanique et de volcans sous-marins". Mais la croute terrestre n'est pas la seule victime. Le panache empoisonne également l'océan. "Quand la lave en fusion entre en contact avec l'eau de mer, elle génère des substances toxiques, beaucoup de métaux comme l'or, l'argent, du chrome, du fer, du magnésium...", Dr Worrow.

La contamination s'étend telle les radiations d'une bombe atomique. Les nouvelles générations animales sont les plus vulnérables. Au sud de l'Italie, les Eusthenopterons (<->) pondent leurs œufs. Comme les saumons d'aujourd'hui, ils viennent frayer ici chaque année par millier.

Ces prédateurs agiles ont un redoutable mordant, mais leur particularité vient de leurs larges nageoires concues comme des membres humains. Lors de se rassemblement, ils ignorent tout du sort qui les attend. Les alvins ne peuvent survivre dans ses eaux toxiques, sans descendance, l'espèce finira bientôt par disparaitre.

 

Temps Après Extinction : + 8.000 Ans.

La bataille fait rage depuis maintenant 8000 ans, une fraction de seconde à l'echelle d'une extinction de masse. L'océan se bat pour survivre, mais la mort gagne l'atmosphère terrestre. L'ennemi libère des milliards de tonnes de gaz toxiques, principalement du dioxyde de carbone. Lentement mais surement, l'air se charge de gaz à effet de serre. Les températures grimpent et les courants océaniques s'arrètent. "Aujourd'hui les courants circulent grâce à une redistribution de chaleur. La chaleur des tropiques tente de se frayer un chemin vers le froid, le froid polaire tente de se réchauffer en descendant vers les tropiques. C'est l'origine des courants marins et des grands vents. Si les poles et les tropiques sont à la même température, plus rien ne fait circuler les courants et les vents, et le monde se fige", Dr Ward.
Tout autour du globe, la nature offre une image de désolation. "On sait que la Terre s'est réchauffée, on a constaté une hausse fulgurante des températures". Près de l'équateur, l'eau des océans atteint 32°C, les milieux aquatiques sont en train de mourrir. "Des températures très élevés bien au-delà du tolérable pour les récifs". La planète est en train de perdre la guerre. Or, une étape cruciale de l'évolution n'a pas encore était franchie, la transformation de nos ancètres aquatiques en animaux terrestres.
Plusieurs créatures parmi lesquelles le poisson nommé Tiktaalic (->), commence à ressentir les premiers bouleversements. Dans les rivières du Groenland, les températures montent et l'habitat du Tictaalic s'évapore. Heureusement pour lui, il possède un moyen de défense révolutionnaire qui pourrait l'aider à survivre au changement climatique. Flairant le danger, cette famille décide de quitter ses eaux natales. Son éxode l'a conduit là où aucun poisson ne s'est jamais aventuré : sur la terre ferme. Il se dote de poumons primitifs et de poignées articulées (3) qui lui permettent de se déplacer. Il est le premier vertébré à marcher sur Terre (4). Et c'est justement l'atout qu'il a besoin pour survivre à une épreuve qui durera plusieurs milliers d'années. "Le Tiktaalic est le chainon manquant entre les poissons 100 % aquatiques et les premiers amphibiens. Il évolue lentement vers le statut de tétrapode (animal à 4 pattes)", Dr Ward. Le Tiktaalic présente plusieurs caractéristiques inédites lui permettant de vivre sur terre. Une tête aplatie avec des yeux frontaux, un cou flexible et des apendices puissants mais souples. Il possédait toutes une série de petits os autour de la gorge qui chez les poissons actuels maintiennent les ramifications des branchies, ce qui veut dire que comme les "Dypneustes" actuels, le Tiktaalic était doté d'un double système respiratoire, à la fois branchial et pulmonaire. La survie du Tiktaalic n'est pas assurée pour autant. La Terre était un peu moins hostile que la mer, le sol était peuplé d'insectes, sortir de l'eau, c'était se protéger, un nouvelle habitat et une nouvelle source de nourriture.

Les habitants des eaux douces n'ont pas tous la capacité d'adaptation du Tiktaalic.
C'est le cas du Bothriolepis (->), qui lui, ressemble a un poisson qui aurait revétu une armure ou qui se prendrait pour un homard, il était tellement protéger par sa carapace, qu'il était presque invincible.

Malheureusement, il est sensible aux changements climatiques. Tous les cours d'eau s'évaporent sous la chaleur écransante, et se cycle a détruit son habitat, il est condamné à mourrir comme des centaines d'autres poissons d'eau douce, pris au piège sous le soleil brulant.

Temps Après Extinction : + 100.000 Ans.

100 000 ans après le panache sorti de la croute terrestre, la destruction poursuit son cours. Des flots de lave sont déversés dans l'océan, des substances toxiques empoisonnent le fond océanique. Le soleil brule la surface de la Terre. La vie décline rapidement.
Le Tiktaalic possédait des points de flexions au niveau des membres qui ont permis d'établir qu'il était le premier à posséder des poignés et des coudes. Il était donc en mesure d'évoluer sur Terre. Ses descendants auraient ensuite développé ses caractéristiques pour devenir des animaux terrestre 15 millions d'années plus tard.

Temps Après Extinction : + 250.000 Ans.

La Terre semble comdamné à un destin tragique. Le panache géant qui a explosé sous la Sibérie, continue de déclencher de terribles éruptions volcaniques. Une nouvelle armée rejoint l'ennemi, la végétation... "C'était un véritable paradis pour les plantes, elles avaient toute la place du monde pour s'épanouir, de l'eau, du dioxyde de carbone et du soleil", Dr Worrow. La végétation a envahi la surface de la Terre. Les feuilles tombées depuis plusieurs milliers d'années pourrissent sur le sol de la forêt, formant la première couche d'humus de la planète. "Avant l'apparition de cet humus, un revêtement très fin recouvrait probablement un substrat rocheux, le développement de plantes et d'arbres à racines a du accélérer la formation d'un terreau très profond et très riche", Dr Worrow. Mais se qui est bon pour la flore est nocif pour l'océan : lorsqu'il pleut le terreau est charrié vers la mer, les algues absorbent les nutriments et se développent de façon incontrôlée (1 & 2), volant tout l'oxygène et asphixiant la vie aquatique, les côtes sont infestées (3) et les mers saturées de végétaux (4).

Au nord de l'équateur, au Maroc (1), l'océan s'est transformé en cimetière (2), il ne reste sur ce récif que de la vase bactérienne. Les rares survivants luttent contre la famine. Une poignée de Dunkleosteus (3 & 4) se rencontre encore dans ses eaux où ils évoluaient jadis par centaines. Leur appétit les contraint au canibalisme, ses monstres ne font que retarder l'inévitable, le tyranosaure des mers est condamné à disparaitre.

Temps Après Extinction : + 300.000 Ans.

La mort semble avoir gagnée la bataille. L'océan pollué a empoisonné plusieurs millions d'espèces. La flamme d'un royaume animal foisonnant est sur le point de s'éteindre. Heureusement, quelques créatures résistantes ont trouvé d'étonnant moyen de survivre. En Australie, le Materpiscis (<->) continue le combat. Ce poisson qui tiendrait dans la main est capable de broyer un coquillage de ses dents puissantes. Mais se ne sont pas ses habitudes alimentaires qui font de lui un être hors du commun. Le Materpiscis, qui signifie "poisson mer", est le plus ancien poisson vivipare connu. En 2005, un fossile de Materpiscis découvert en Australie, dans son abdomen se dessinait le squelette d'un minuscule poisson, il s'agirait de sa progéniture (4). Cette évolution est fondamentale pour sa survie, en protégeant ses petits à l'intérieur de son corps, la femelle les aide à parvenir à l'âge adulte. Un formidable instinct maternel nait durant l'un des pires moments de la planète.

Temps Après Extinction : + 750.000 Ans.

La colère du panache géant a ravagé la planète, il adopte aujourd'hui une stratégie nouvelle. Jusqu'alors les éruptions étaient concentrées en mer... Désormais, elles vont frappées sur Terre.

Depuis des milliers d'années, les éruptions ont presque éradiqués toutes formes de vie sur Terre. Pourtant, la guerre n'est pas terminée. Un volcan gigantesque est en train de rassembler ses forces, et pour la première fois, l'éruption aura lieu hors de l'océan.

Temps Après Extinction : + 1,2 Millions d'Années.

En Chine occidentale (1), la Terre se met à gronder, l'air se charge de souffre, puis c'est le chaos. Des jeysers de lave jaillissent atteignant plusieurs centaines de mètre de haut. Un nuage de cendres envahit le ciel (2), la planète se vide de ses entrailles (3 & 4), c'est l'enfer sur Terre.

Tout se qui vit à proximité court un grave danger. Notre ancètre le Tiktaalic, tente de se réfugier en lieu sur, certains s'aventurent même sur Terre, mais cette fois, il n'y a aucune issue. "Une colonne de cendre (à g.->) peut mesurer 40 ou 50 km de haut et pénétrer jusque dans la stratosphère, elle s'accompagne de coulées pyroplastiques (à d.->), de la matière fluidisée et chauffée à 700 ou 800°C, qui fend l'air à 300 km/h. Tout ce qui vit à proximité n'a aucune chance de survie". La coulée de lave ne tarrit pas, le phénomène se prolonge et génère des milliers de tonnes de débrits, des morceaux de rochers fumant déclenchent des brasiers géants s'ajoutant au voile qui masque déjà le ciel. "Le mélange de gaz volcaniques et de cendres a probablement donné au ciel une couleur rouge orangée très vive et un voile noir devait masquer la lumière du soleil". Les effets sont ressentis tout autour du globe, une pluie de cendres s'abat sur la planète. "La majeure partie des cendres finit par se dissiper dans l'atmosphère en quelques semaines ou quelques mois, mais les gaz qui pénètrent dans la stratosphère peuvent y rester plusieurs années". Et le pire est à venir...
Depuis des centaines de milliers d'années, la Terre fonctionnait comme une serre géante qui emprisonnait l'énergie solaire et réchauffait sa surface, désormais les gaz volcaniques masques les rayons du soleil, la Terre ne sera bientôt plus qu'un océan de glace. Le monde est plongé dans un violent hiver volcanique... C'est le coup de grâce. La température de l'océan à la surface chute de 32 à 21°C, les œufs de poissons dans les hauts fond sont decimés, le plancton, base de la chaine alimentaire est éradiqué. Affaiblie, la planète doit affronter une nouvelle épreuve. Simultanement la Terre a connu un réchauffement climatique dramatique ponctué de courtes périodes de refroidissement.
Au fond d'une rivière du Groenland, quelques Tiktaalics (1) vivotent, leur capacité à émigrer sur Terre leur confère un avantage de taille. Mais un nouvel ennemi les guette. La première chute de neige (2) depuis plusieurs milliers d'années. "Tout à coup, il s'est mis à faire froid, la planète qui était tropicale a commencé à se refroidir (3) de plus en plus, le climat a porté le coup fatal à se qui a finalement été un enchainement d'extinction massive", Dr Ward. Les eaux gelées seront le tombeau des Tiktaalics (4), leur population s'éteint peu à peu jusqu'à disparaitre totalement.

Temps Après Extinction : + 1,5 Millions d'Années.

L'hiver volcanique se termine et le panache géant s'éteint enfin. Mais le monde ne sera plus jamais pareil. Au moins 70 % des espèces ont péri, l'océan n'est plus qu'un immense bassin morne et vide. On croit souvent à tord que les extinctions de masse déciment avant tout les grands animaux, mais les premiers a souffrir sont toujours les plus petits. Les organismes qui formaient les récifs ont été massacré et avec eux les fondations d'un univers grouillant de vie. "Au plus fort de leur développement, les récifs s'étendaient sur environ 5 millions de km², après le catstrophes, ils ont été réduits à quelques milliers de km²".
La planète est dévastée, crépusculaire, on décèle à peine une trace de vie dans cet univers hostile et étrangé (->). Une lente guérison doit se mettre en marche, depuis des millions d'années, l'évolution est au point mort, la vie animale peine à rebondir. Des oportunistes microscopiques, tels que les bactéries et les algues, comblent se vide béant et s'emparent du fond océanique jadis dominé par les récifs coraliens. "Cet univers ressemble beaucoup au précambrien, avant la naissance du monde animal. Les animaux sont rares et assiégés par les microbes qui tentent de récupérer ce milieu qui leur apartenait 3 milliards d'années plus tôt. La planète risquait tout autant de devenir un monde bactérien que de rester un monde animal", Dr Ward.
Heureusement, tout n'est pas perdu. Les arbres (1 & 2) qui ont participé à l'extinction massive, contribuent désormais à ressuciter la planète. Chaque année, ils produisent un peu plus d'oxygène. Les températures se stabilisent, les saisons réapparaissent et la vie se diversifie à nouveau. Le prochain grand bond de l'évolution se prépare dans les marées (3), et c'est un bond fondamental pour l'homme... (Suite à la prochaine ère, le Carbonifère)

Tous les guillemets sont les interventions des : Dr Peter Ward (université de Washington), Dr Peter Sheehan (musée de Milwaukee), Dr Mark Boslough (Sandia Labs), Mattew Wedel (université des Sciences de la Santé, Californie)...

ANIMAL ARMAGEDDON N°2 > France 5 > Discovery Communication > 2009
 
 

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