Mésozoïque de 4,25 à 4,435 Ga, - 250 à - 65 Ma, D = 185 Ma

JURASSIQUE : de 4,3 à 4,355 Ga, -200 à -145 Ma, Durée = 55 Ma

Malm ou Jurassique Supérieur (161,2 ± 4,0 - 145,5 ± 4,0 Ma, D = 15,7 Ma)

La Pangée se divise en deux supercontinents, Laurasia au nord et Gondwana au sud. L'Atlantique Nord commence à se former à cette époque mais il reste étroit jusqu'au Crétacé. Cette époque est caractérisée par un certain nombre de dinosaures comprenant de nombreux Sauropodes, les plus grands herbivores terrestres ayant existé, des ornithopodes, des Plésiosaures etc. Les premiers oiseaux évoluent durant le Malm. Le Malm est divisé en trois étages :

1) Oxfordien (161,2 ± 4,0 - 155,7 ± 4,0 Ma, D = 5,5 Ma)

L'Oxfordien doit son nom à la ville d'Oxford. Dans le Jura, l'Oxfordien est sous-divisé en 3 âges (entre parenthèses, les faciès du secteur de Besançon de la base au sommet) : Oxfordien (marnes bleues à Ammonites pyriteuses), Argovien (marnes jaunes, alternance de bancs marno-calcaires et de bancs de craie riches en chailles, calcaires récifaux riches en fossiles silicifiés) et Rauracien (calcaires jaunâtres récifaux riches en Polypiers et Solénopores, calcaires oolithiques, calcaires à grosses oncolithes).
La carrière de Liesberg dans le Jura suisse présente une couche d'une quarantaine de mètres datant de l'oxfordien. On y trouve de nombreux fossiles d'ammonites. Un autre gisement mondialement connu se trouve en Basse-Normandie à Villers-sur-Mer où l'on peut trouver entre autres des ammonites en pyrite et des gastéropodes.

2) Kimméridgien (155,7 ± 4,0 - 150,8 ± 4,0 Ma, D = 5 Ma)

Cette appellation provient du nom d'un village anglais du Dorset appelé Kimmeridge. On trouve une configuration des falaises équivalente de l'autre côté de la Manche en Normandie à Octeville-sur-mer. Ces sols présentent une particularité : l'abondance d'une famille de minuscules huîtres dans les marnes et les marno-calcaires, les Exogyra virgula. Situé sur ces marnes au-dessous de l'entablement des calcaires portlandiens, Chablis semble le seul vignoble d'AOC à faire expressément référence à la géologie. En effet un jugement de 1923 indique le kimméridgien comme élément essentiel des meilleurs chablis.

3) Tithonien (150,8 ± 4,0 - 145,5 ± 4,0 Ma, D = 5,3 Ma)

Son nom est inhabituel pour un étage géologique. Il est en effet emprunté à la mythologie grecque. Tithon, fil de Laomédon, tomba amoureux d'éos, la déesse de l'aurore. S'il se retrouve en stratigraphie, c'est qu'il tend les bras à l'aurore du Crétacé...

Wikipédia > Septembre > 2010

La Plage des Sauropodes

Dans la région de Courtedoux (Canton du Jura), des traces de dinosaures âgées de 150 millions d'années ont été découvertes. Ce nouveau site est l'un des plus importants de Suisse et d'Europe. Il présente plus de 500 empreintes de Sauropodes, des herbivores quadrupèdes, qui arpentaient, en troupeau, une plage de la mer jurassique. Certaines pistes indiquent que ces animaux étaient haut de 2 à 3 mètres pour une longueur maximale de 15 m.

En février 2002, la première empreinte de sauropode à été découverte lors d'une campagne de sondage réalisée en collaboration avec la Section d'archéologie. La surface de sondage a été alors agrandie à 8 m sur 8 m, afin d'estimer la densité et la qualité des empreintes. Déjà sur cette petite surface, des empreintes très bien conservées ont été découvertes.

À partir de ce moment la Section de paléontologie a prévu une grande fouille pour cet été (2002). Le niveau à empreintes a été dégagé sur la plus grande largeur du tracé de l'autoroute, ce qui laisse apparaître une surface de près de 800 m². Aujourd'hui, la surface montre près de 500 empreintes. Ces traces seront mesurées et analysées en collaboration avec une équipe de chercheurs du Musée d'histoire naturelle de Bâle sous la direction de PD Dr Christian A. Meyer (Directeur du Musée d'histoire naturelle de Bâle et spécialiste des pistes de dinosaures).

La dalle aux empreintes montre une très grande densité de traces. À certains endroits, les pistes se croisent et se superposent. La surface est par endroit complètement piétinée. L'étude d'une piste particulièrement bien conservée a été soigneusement documentée afin de permettre une analyse scientifique. Cette piste de dinosaure est traversée par une faille. ->

La forme et la taille des empreintes sont caractéristiques des sauropodes, des quadrupèdes herbivores (par exemple Diplodocus, Brachiosaurus). Ils avaient un cou et une queue de taille importante, et une très petite tête. Ils se nourrissaient de plantes, majoritairement de conifères et éventuellement d'algues.

L'acquisition des données et les recherches scientifiques en sont à leur début. Cependant, les premières recherches ont pu fournir les premières conclusions. Une piste de près de 8 m de long nous renseigne de façon précise sur la taille et le type de dinosaure. L'empreinte postérieure est ovale et mesure 55 cm de long sur 48 cm de large. L'empreinte antérieure est plus petite (25 cm de longueur et 30 cm de largeur) et en forme de demi-lune. Grâce à la taille des empreintes, la hauteur à la hanche peut être estimée à 2,2 m et une longueur totale des animaux de 9 à 10 m a pu être déduite. La longueur du tronc devait être de 1,2 m. La vitesse de déplacement devait se situer autour de 2,5 à 3 km par heure.
<- Pour cette piste de dinosaure, une vitesse de déplacement de 3 km par heure a pu être déduite.

À l'opposé des autres empreintes connues en Suisse, la particularité de cette piste se situe dans le fait que les traces gauche et droite sont très proches les unes des autres formant une piste étroite (classée sous le terme "narrow gauge trackway"). Ce type de piste très étroite est seulement connu au Portugal et aux Etats-Unis. Cette piste très étroite est typique des sauropodes de la famille des Diplodocidae.
Dans un niveau au dessus de la dalle, une empreinte beaucoup plus grosse a été découverte. Le diamètre atteint 0.8 m et indique une hauteur à la hanche de 3.2 m et une longueur maximale de 15m. Sur cette empreinte isolée, on observe la forme ovale de la patte postérieure et la forme en demi-lune de la patte antérieure. ->

La dalle calcaire sur laquelle les traces ont été observées était une boue calcaire légèrement durcie recouverte par des tapis alguaires. Cette boue a été déposée à une époque du Jurassique supérieur, soit il y a environ 150 millions d'années (Kimméridgien). Cette datation est déduite des ammonites présentes dans les couches situées au-dessus.
Aux côtés des traces de dinosaures, des structures sédimentologiques sont visibles sur la dalle, comme par exemple des rides de vagues, des rides de courants, ce qui montre que les dinosaures se sont déplacés le long de la plage ou dans une eau très peu profonde. Des polygones de dessication sont également visibles et montrent que les environs étaient parfois émergés. <- 3 empreintes de dinosaures sauropodes apparaissent après le nettoyage de la dalle.

Le climat de cette époque était tropical à sub-tropical avec un arrière-pays doté d'un riche couvert végétal. L'arrière-pays était probablement un grand système de chapelets d'îles. Ce système s'étendait selon un axe nord-est / sud-ouest et se distinguait de la mer profonde du bassin parisien au nord-ouest et de la Tethys au sud. Les sauropodes auraient pu se déplacer le long de la côte pour changer de territoire afin de trouver de nouvelles zones d'alimentation.
Les traces de sauropodes sont connues dans le Jura suisse depuis 1988, à Lommiswil et Moutier. Sur ces deux autres sites, elles sont à la surface de bancs calcaires redressés par le plissement du Jura. Elles ne sont pas facilement accessibles et ne peuvent être étudiées qu'à distance. À Courtedoux, la dalle qui porte les pistes de dinosaures n'est que très peu affectée par le plissement du Jura : elle a une position horizontale et n'est traversée que par une faille verticale. Ainsi les recherches sur les traces seront grandement facilitées.
Le site de Courtedoux est donc sans précédent et il se trouve directement sur le tracé du future autoroute (A16, Transjurane). La dalle est menacée par les constructions. La Section de Paléontologie est directement en contact avec l'Office Fédéral des Routes (OFROU), avec les Ponts et Chaussées du Canton du Jura, également avec la division pour les routes nationales (Messieurs J.-P. Chollet et R. Blauer). Les premières propositions pour la sauvegarde du site ont été discutées. Il serait possible de remonter légèrement le niveau de la route (viaduc du Creugenat) et de l'allonger afin que la dalle aux traces soit située sous le pont, permettant ainsi de la protéger des intempéries.

 
 

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