Nous appartenons à l'espèce Homo sapiens et sommes les seuls représentants actuels du genre Homo. Cependant, avant l'avènement de cette solitude, de nombreuses espèces ont cohabité, comme Homo néanderthalensis, Homo ergaster et Homo georgicus. Qui étaient ces "frères" disparus ? Quelle est leur histoire ?
Les Stratégies Alimentaires des Néanderthaliens |
Les comportements alimentaires des néandertaliens, notamment ceux associés à la chasse, révèlent une intelligence semblable à la nôtre.
L'intelligence de l'homme le place à part dans le règne animal. Aujourd'hui, ses capacités techniques et sa maîtrise de l'environnement surpassent de beaucoup celles de toutes les autres espèces vivantes. En a-t-il toujours été ainsi ? Pour tous les types d'hommes qui ont prospéré à la surface de la Terre ?
Il y a 43.000 ans, à l'arrivée des premiers représentants de notre espèce, Homo sapiens, l'Europe était peuplée par d'autres hominidés, les néandertaliens. Cette population a laissé de ses activités des vestiges matériels semblables à ceux qu'Homo sapiens a produits à la même époque, dans d'autres régions du monde. Qu'en déduit-on quant à l'intelligence des néandertaliens ? Était-elle équivalente à celle d'Homo sapiens ?
Pour répondre à cette question, je me suis intéressée aux comportements alimentaires des néandertaliens, que j'ai reconstitués grâce à l'étude des restes osseux des animaux qu'ils avaient consommés ou utilisés. Au Paléolithique, les hommes exploitent exclusivement des ressources alimentaires sauvages. Les comportements de subsistance, notamment les techniques d'acquisition de viande, dépendent en premier lieu des besoins physiologiques de l'homme et des caractéristiques de l'environnement. Toutefois, chez les néandertaliens, la diversité des comportements d'approvisionnement atteste aussi de choix économiques et culturels. On observe toute une gamme de choix, souvent pendant les mêmes périodes et dans des environnements semblables : cueillette, collecte (d'insectes, de miel, d'œufs...), récupération de carcasses, chasse opportuniste, chasse diversifiée, chasse orientée vers deux ou trois espèces ou sur un groupe d'espèces vivant dans le même biotope ou ayant la même taille chasse hyper-spécialisée d'une seule espèce particulièrement productive. Ces choix témoignent de stratégies perfectionnées, donc de l'existence d'une pensée complexe.
Des hommes différents
La chasse pratiquée par les néandertaliens révèle à la fois des capacités cognitives individuelles, telles que la mémoire ou la déduction, et une organisation sociale. Ainsi, la capture et l'abattage de grands herbivores nécessitent la coopération entre les membres du groupe sur les méthodes de chasse, mais aussi sur le partage et l'utilisation des animaux tués.
La lignée des néandertaliens appartient, comme la nôtre, au genre Homo. Elle s'individualise en Europe au début du Paléolithique moyen, il y a environ 300.000 ans, se développe avec des caractères morphologiques propres au cours du dernier stade climatique intergiaciaire, il y a 125.000 ans, en Europe et au Proche-Orient, disparaît, apparemment sans descendance, au début du Paléolithique supérieur, il y a 28.000 ans. Le crâne des néandertaliens est volumineux de 1300 à 1700 cm3 pour 1000 à 2000 cm3 chez l'homme moderne). Il est caractérisé par un front fuyant, des bosses pariétales marquées et un "chigon occipital". La face, large et en museau, est marquée par des bourrelets sus-orbitaires et par l'absence de menton. Le reste du squelette est assez proche de celui de l'homme moderne. Relativement petits et trapus, les néandertaliens étaient parfaitement redressés.
Les néandertaliens ont taillé dei nombreux types d'outils perfectionnés en pierre en utilisant des techniques variées de débitage et de façonnage. Ils ont développé, à différentes périodes et dans différentes régions, de nombreuses cultures, que l'on distingue traditionnellement, en préhistoire, par les types d'outils produits et par les méthodes de taille. Vivant en petits groupes, les néandertaliens installaient, en fonction de leurs besoins, des campements de base, le plus souvent, saisonniers. S'ils construisaient rarement de véritables habitats, ils aménageaient fréquemment leur espace domestique, surtout depuis 110.000 ans.
Morphologiquement bien adaptés aux climats froids des périodes glaciaires, les néandertaliens ont aussi prospéré sous des climats tempérés et humides, lors des périodes interglaciaires et lors des brefs réchauffements qui ont ponctué les glaciations. Ils évoluèrent ainsi dans des environnements divers - steppe, prairie, forêt peu dense - où ils côtoyaient de grands mammifères herbivores - chevaux, bisons, mammouths, rhinocéros, cerfs, rennes et bouquetins - et de grands prédateurs carnivores - lions, ours et hyènes des cavernes.
Que savons-nous des repas des hommes préhistoriques ? Les seuls reliefs qui nous soient parvenus sont des os d'animaux. Les néandertaliens ont-ils aussi exploité les ressources alimentaires végétales présentes dans leur environnement, abondantes pendant les périodes tempérées ou peu froides ?
1. SCÈNE DE VIE IMAGINÉE chez des néandertaliens de la Grotte du Renne (Arcy-sur-Cure). Ce site, daté d'environ 35.000 ans à livré des restes d'industrie du châtelperronien : des lames étaient débitées, et des parures étaient apparues. En outre, ces hommes prélevaient des matériaux sur les animaux : des peaux, des bois, des tendons, des os, etc.
Des mangeurs de viande
Selon Hervé Bocherens, du Laboratoire de biogéochimie isotopique de l'Université Pierre et Marie Curie, leur régime alimentaire était majoritairement carnivore. Il a mesuré les abondances relatives des différents isotopes du carbone et de l'azote contenus dans les os de néandertaliens : elles sont plus proches de celles des carnivores que de celles des herbivores (les isotopes du carbone et de l'azote, qui ont des masses légèrement différentes les unes des autres, sont plus ou moins abondants selon le régime alimentaire de l'animal).
Comment les néandertaliens s'approvisionnaient-ils en produits carnés, viande, graisse et moelle ? On retrouve des vestiges de récupération d'animaux morts de mort naturelle ou tués par d'autres prédateurs, comme à la Cotte Sainte-Brelade, sur l'île de Jersey, à Gröbern et à Lehringen, en Allemagne, à Skaratki et à Krakow-Nowa Huta, en Pologne, et à Chokurcha, en Crimée. Des animaux, surtout des proboscidiens, éléphant antique ou mammouth, et quelques rhinocéros, tués par des carnivores, enlisés dans des marécages ou encore échoués sur les rives, y ont été consommés.
Ce "charognage" semble plus fréquent chez les néandertaliens que chez les hommes modernes, notamment pour la récupération de viande de grosses espèces. Mais ce comportement n'est pas un indice de culture peu évoluée. Il relève plus de choix ou d'opportunités que de l'incapacité à chasser. La pratique du charognage nécessite en effet la mise en œuvre de stratégies tout aussi élaborées que celles de la chasse. Il faut également une bonne connaissance du territoire, des comportements du gibier et des prédateurs concurrents pour repérer des carcasses et récupérer des meilleurs morceaux avant qu'ils ne soient dévorés. En outre, cette pratique n'est pas exclusive à cette époque et ne sert pas d'indicateur chronologique : elle est encore pratiquée aujourd'hui par des groupes de chasseurs-cueilleurs, tels les Hadza, en Tanzanie.
Par ailleurs, les néandertaliens s'approvisionnaient en viande surtout par la chasse. Ils ont pratiqué très tôt une chasse orientée vers deux ou trois espèces, souvent grégaires, migratrices et vivant dans des espaces ouverts, tels les chevaux, les rennes ou les bisons. Pendant la dernière glaciation, des chasses hyperspécialisées apparaissent : des sites d'Europe orientale d'environ 50 000 ans ont livré des restes osseux provenant à plus de 90 % de la même espèce : le bouquetin dans le Caucase, l'antilope saiga ou l'Equus hydruntinus (petit équidé proche de l'hémione asiatique) en Crimée orientale (->). 2. LA DIVERSITÉ DE LA CHASSE des hommes de Néandertal se révèle lors des fouilles de sites, tel celui de Buran-Kaya III, en Ukraine. Les anthropologues y ont découvert une grande majorité d'ossements provenant de saïgas. Cela prouve que les néandertaliens chassaient intelligemment, en connaissant le comportement de leurs proies favorites.
Les néandertaliens, nomades, étaient particulièrement mobiles. Beaucoup de sites correspondent à des haltes de chasse de quelques jours, éventuellement utilisées durant plusieurs années successives. Les territoires qu'ils parcouraient, dont on estime la taille d'après, notamment, l'origine des outils de silex, semblent vastes : jusqu'à 100 kilomètres de rayon en Europe centrale.
Cette mobilité est inhérente à leur statut de chasseurs-cueilleurs : les chasseurs délimitent le territoire en pistant le gibier. Pour les groupes qui pratiquent une chasse hyperspécialisée sur une seule espèce migratrice, le suivi des troupeaux est indispensable. Une telle mobilité augmente les chances de survie : une nourriture dispersée sur un vaste territoire est recherchée par des unités sociales dispersées, et inversement. Ainsi, les éthologues ont observé que les territoires de chasse des prédateurs carnivores sont toujours plus vastes que les espaces parcourus par les espèces végétariennes.
Des chasseurs avisés
Les caractéristiques de la chasse chez les néandertaliens révèlent la mise en œuvre de plusieurs capacités cognitives. D'abord, la mémoire : on ne tue pas un renne comme un cheval ni comme un mammouth. Les méthodes et les armes utilisées doivent être adaptées aux caractéristiques du gibier : caractéristiques biologiques (taille, âge, sexe), éthologiques (animaux grégaires ou solitaires, mobiles ou sédentaires), écologiques (vie en milieu ouvert ou forestier, sur des rochers ou en plaine...). Des connaissances anatomiques sont aussi indispensables, afin de viser juste un organe vital ou de déclencher une forte hémorragie.
Les armes des néandertaliens n'étaient efficaces qu'à courte portée : une dizaine de mètres tout au plus pour les armes de jet , lances en bois ou armées d'une pointe en pierre (->) ; au corps à corps avec les armes de main, coups-de-poing, massues, épieux de bois et couteaux, pierres taillées emmanchées sur des morceaux de bois. Ils mettaient donc en œuvre des stratégies perfectionnées pour approcher le gibier.
3. Les armes de jets des néandertaliens, tels les épieux et les lances, n'étaient efficaces qu'à courte distance. Ils devaient donc s'approcher par ruse du gibier : de nombreuses traces indiquent qu'ils savaient tirer parti des particularités topographiques pour piéger les animaux.
Ainsi utilisaient-ils fréquemment des pièges naturels, marécages, avens, vallons fermés ou précipices. A Starocelié, en Crimée, par exemple, un grand nombre de petits équidés ont été abattus après avoir été acculés au fond d'un vallon fermé. Les rhinocéros ou les mammouths ont probablement aussi été chassés de cette façon.
De nombreux outils portent des traces de travail du bois. Les néandertaliens récupéraient des fibres végétales, sans doute pour les tresser en fils ou en cordelettes, utilisables pour la confection de pièges artificiels, lacets, gaules et filets.
Les néandertaliens connaissaient bien le comportement de leurs proies. La spécialisation de la chasse indique qu'ils savaient précisément où ils trouveraient le type d'animal qu'ils souhaitaient abattre. Même s'ils profitaient des proies qui se présentaient à eux, ils ne chassaient pas au hasard. Ils utilisaient leurs connaissances de la biologie des animaux pour choisir soigneusement les caractéristiques - espèce, sexe et âge - de ceux qu'ils abattaient. Selon les espèces, par exemple, les mâles et les femelles ne sont pas gras à la même période de l'année.
Leurs choix sont aussi guidés par des traditions culturelles ou par le savoir faire des chasseurs. Ainsi, les animaux abattus ne sont pas obligatoirement les plus abondants dans l'environnement proche, les plus productifs ni les plus faciles à capturer. On observe des orientations différentes de la chasse dans une même région et pour des périodes de climats comparables. La plus ou moins grande spécialisation de la chasse vers une ou plusieurs espèces ne semble pas liée directement à la "culture" matérielle des groupes. Dans de nombreux cas, des ensembles d'os animaux de composition similaire sont associés à des cultures différentes.
Les néandertaliens auraient planifié et géré leur alimentation carnée grâce au contrôle de son transport et de son stockage. L'emplacement du lieu d'abattage déterminait le site et le type de campement. Selon leur taille et l'éloignement du campement, les animaux sont dépecés sur place ou transportés entiers ou en quartiers pour les plus grandes espèces. Le site de La Justice, à Beauvais, daté d'environ 60.000 ans, a livré plusieurs foyers où de la viande de renne a été séchée en vue de sa conservation. Prévoyant des mois d'hiver pauvres en captures, les néandertaliens accumulaient des provisions pendant l'été.
La socialisation par la chasse
La chasse a également une fonction sociale. Elle nécessite connaissances, savoir-faire et expériences. Elle forge des traditions et crée des souvenirs individuels et collectifs. Elle augmente la cohésion sociale du groupe, et de grandes chasses élargissent cette coopération à plusieurs groupes.
La chasse spécialisée est associée à un apprentissage. Chez les chasseurs-cueilleurs actuels, celui-ci se déroule lors de la préparation des armes, au cours des discussions sur la stratégie à déployer, mais aussi au retour de la chasse, durant le partage, les danses, les chants et les histoires contées autour du foyer.
La chasse de grands mammifères souligne l'organisation sociale des néandertaliens : seul un groupe de chasseurs est capable de capturer et d'abattre ces animaux. Une chasse collective requiert une bonne coordination entre les chasseurs : les néandertaliens, dont les paléontologues discutent toujours les capacités anatomiques à parler, possédaient donc un langage de communication élaboré, oral ou gestuel.
La chasse collective, plus fructueuse, nécessite aussi la capture d'une proie plus grosse ou l'abattage de plusieurs bêtes. Plus la stratégie est perfectionnée, plus la collaboration entre les individus est intense et plus grande est leur interdépendance. Une organisation sociale doit régir l'équilibre entre les apports caloriques et nutritifs, l'énergie dépensée pour la capture, l'abattage et le transport, et le nombre de consommateurs.
Le partage est sans doute l'acte social le plus important : chez les populations actuelles de chasseurs-cueilleurs, le partage du produit de la chasse est souvent équitable, ce qui assure la cohérence du groupe et renforce les relations, y compris entre les groupes. Les vieillards, les malades et les jeunes enfants restés au camp reçoivent leur part. La découverte, par exemple à Shanidar, en Irak, de squelettes de néandertaliens adultes portant des marques de pathologies graves, parfois congénitales, témoigne d'un comportement social avancé, où les infirmes n'étaient pas exclus. Un morceau de gibier peut également devenir, au sein du réseau tissé entre différentes communautés, un objet d'échange ou un présent.
Après l'abattage, les néandertaliens dépouillaient et dépeçaient les animaux en suivant des chaînes opératoires semblables à celles des hommes modernes du Paléolithique. C'est l'anatomie de l'animal qui impose la succession des étapes du traitement, plus que le "boucher" lui-même.
Outre des ressources alimentaires, les néandertaliens tiraient des animaux plusieurs matières premières nécessaires à leur vie quotidienne. Ainsi, les os servaient de combustible, de godets, telles les cavités cotyloïdes de l'os coxal (os iliaque) de grands mammifères découvertes à Engihoul, en Belgique. On a également retrouvé quelques éclats osseux non transformés, utilisés pour retoucher les outils de pierre, quelques racloirs et quelques pointes en os. Les bois de cervidés servaient de percuteurs pour la taille des outils de pierre, de structures d'habitat ou de pics. Ainsi, dans la grotte Raj, en Pologne, 267 bois de chute de rennes forment un "mur" en demi-cercle dans le couloir d'accès.
Cependant, alors que d'un point de vue technique les néandertaliens en étaient probablement capables, ils ne semblent pas avoir développe une veritable industrie osseuse au Paléolithique moyen. En revanche, elle était relativement plus abondante au Châtelperronien, avec les derniers néandertaliens. Par exemple, de nombreuses parures ont été découvertes sur le site d'Arcy-sur-Cure, dans l'Yonne (->). De même, à cette période, ils vont perforer des os, des dents animales (canines de loups à Quinçay) et confectionner des perles dans de l'ivoire de mammouth. Ces pièces ont probablement constitué des éléments de parure, comme peut-être aussi, la plaque d'ivoire de mammouth découverte à Tata, en Hongrie.
4 - LE GISEMENT D'ARCY-SUR-CURE est un des gisements clés pour la compréhension du passage du Paléolithique moyen vers le Paléolithique supérieur. Il a livré une industrie châtelperronienne évoluée, qui recelait plusieurs objets de parure, rassemblés ici. Les travaux de Francesco d'Errico, de l'Université de Bordeaux, ont montré que les néandertaliens avaient eux-mêmes travaillé l'os et l'ivoire à Arcy.
Tout est bon dans l'animal
Des marques de dépouillement ou de prélèvement laissées sur les os par des couteaux en pierre indiquent enfin l'utilisation des tissus mous et périssables. On en déduit l'usage par des comparaisons ethnographiques : la corne fondue fournit de la colle ; les tendons et les ligaments permettent de confectionner des fils et des lacets ; l'enveloppe de l'estomac et celle des intestins servent de récipients ; les crins, les poils, les soies, les plumes, le cuir, la peau et la fourrure entrent dans la composition de vêtements, de couvertures, de toitures ou d'auvents.
Cette exploitation des ressources de l'animal révèle que les néandertaliens percevaient celui-ci a plusieurs niveaux. Vivant, et avant tout traitement, l'animal est un ensemble de ressources. Après traitement et transformation, c'est une diversité de produits finis. Le passage de l'un à l'autre est possible grâce à l'anticipation des éléments recherchés, à l'apprentissage d'un savoir-faire et à une suite d'étapes soigneusement ordonnées.
La chasse et les activités qui en découlent sont aussi des révélateurs sociaux. Comme l'a écrit Claude Fischler en 1983, ce n'est pas tant la composition de leurs repas que la façon dont ils se nourrissaient qui a séparé l'homme des autres primates. C'est vrai autant pour l'homme de Néandertal que pour notre espèce.
Les comportements de subsistance des néandertaliens et leur exploitation des ressources animales ne sont pas fondamentalement différents de ceux des hommes modernes du Paléolithique, que les préhistoriens étudient de la même façon. Les différences sont en tout cas beaucoup plus faibles que les similitudes, et on les associe à des choix culturels dans de nombreux cas. Dans ces activités, et comme cela a aussi été montré pour la fabrication d'outils, les mêmes capacités cognitives sont mises en œuvre par les deux espèces.
Il est donc difficile de croire que l'arrivée en Europe des hommes anatomiquement modernes ait conduit les néandertaliens à l'extinction, notamment parcequ'ils auraient accaparé les ressources alimentaires. La question demeure alors : pourquoi les néandertaliens, aussi intelligents que nous, ont-ils disparu ? Ils n'ont pas tous disparu en même temps et au même endroit. Leur disparition résulte d'un processus relativement long et de la conjonction de plusieurs facteurs. Une démographie insuffisante, aux conséquences plus ou moins rapides selon les régions, est l'une des hypothèses avancée...
Marylène PATOU-MATHIS est directrice de recherche au CNRS, Département Préhistoire du MNHN.
- M. PATOU-MATHIS, Comportements de subsistance des Néandertaliens d'europe, in Neanderthals in Europe (B. Desmarsis et M. Otte dir.). ERAUL 117, pp. 67-16, Liège, 2006.
- M. PATOU-MATHIS, Neanderthal, une autre humanité. Perrin, Paris, 2006.
- M. PATOU-MATHIS, Comportements de subsistance des Neandertaliens du niveau châtelperronien de Saint-Césaire (Charente-Maritime) in Antropologia-Arkeologia, vol 57, pp 197-204, San sebastian, Munibe 2005-2006.
- C. FISCHLER, L'homnivore, Odile Jacob, Paris, 1993.
- M. PATOU-MATHIS, Subsistance et approvisionnement au Paléolithique moyen, in L'homme de Néandertal 6, Etude et recherche archéoloqique de l'université de Liège, vol. 33, pp. 11-18, 1989.
- M. PATOU-MATHIS et H. BOCHERENS, le rôle de l'environnement dans les comportements des chasseurs-cueilleurs préhistoriques, in BAR inter, Series 1105, page 179, 2003.
POUR LA SCIENCE - Sur la Trace de Nos Ancêtres > Oct/Dec > 2007 |
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