Les PRÉHUMAINS - Âge : Entre 7 et 4,4 Millions d'Années (Ma)
Toumaï marchait bien sur ses 2 Pieds

ÇA M'INTÉRESSE N°500 > Octobre > 2022

La Nouvelle Histoire de nos Origines

SCIENCE & VIE HS N°285 > Décembre > 2018

L'HOMME DE TOUMAÏ (Sahelanthropus tchadensis) - Age : 7 Ma

Âge : 7 millions
d'années

Découvert le 19 juillet 2001 par Ahounta Djimdoumalbaye, dans le désert du Djourab (Tchad) ; Toumaï ne fait parler de lui que depuis juin 2002. Il faut dire qu'il a été retrouvé à 2500 kilomètres à l'ouest du Grand Rift, ce qui vient en contradiction avec la théorie d'Yves Coppens.
Hormis un morceau de mandibule et des dents, aucune autre partie du squelette de Toumaï n'a été retrouvée. Par ailleurs les restes d'autres Sahelanthropus ont été exhumés par Mahamat Adoum et Alain Beauvilain. On ne peut donc pas encore se prononcer sur son mode de locomotion (bipède ou pas ?).
Sa capacité crânienne, de l'ordre de 350 cm2, est équivalente à celle nos chimpanzés actuels.

En résumé, beaucoup de caractères sont proches des hominidés (trou occipital, usure des canines...) mais toutefois insuffisants pour une classification sure. Toumaï veut dire "espoir de vie" en langue goran...


Taille :
1,15 à 1,25m
Poids :
?
Localisation :
Tchad
Habitat :
?
Feux :
?
Outils :
?

Pour l'anthropologue Michel Brunet, Toumaï est un hominidé. Les preuves sont nombreuses : la face du crâne est plate, le trou occipital est situé proche de celui des ancêtres de l'homme. La canine retrouvée sur le site est de taille comparable à celle de nos ancêtres et donc plus petite que celle d'un singe.

Brigitte Senut (Muséum d'histoire naturelle), co-découvreur d'Orrorin Tugenensis, pense que le volume du crâne de Toumaï, proche de celui du chimpanzé, l'apparente plus aux grands singes qu'aux hominidés. Il faut noter qu'Yves Coppens penche pour l'hypothèse que Toumaï est un hominidés alors que son existence même, à l'ouest du grand rift africain met sa théorie de l'east side story en porte à faux. La différence se fera quand la preuve de sa bipédie sera établie : il ne reste plus qu'à trouver un fémur.

 FICHE D'IDENTITÉ DE TOUMAÏ

S. tchadensis est âgé de 7 millions d'années. Il vivait dans un milieu forestier avec des marécages.

- Volume cérébral : 350 à 380 cm³ ;
- Taille : 110 à 130 cm ;
- Poids : 25 à 40 kg ;
- Locomotion : Bipède ;
- Habitat : Zone boisée, à proximité de l'eau.

- Date et lieu de découverte : 2001, désert du Djourab (Tchad) ;
- Découvert par : Mission de paléoanthropologie franco-tchadienne (MPFT) dirigée par M. Brunet en 2001 ;
- Fossiles : Un crâne déformé quasi complet, deux fragments de mandibule, trois dents isolées provenant d'au moins cinq individus ;
- Caractéristiques : Face peu prognathe, fort bourrelet sus-orbitaire continu; canines petites et courtes s'usant par la pointe, émail des dents plus épais que chez les chimpanzés mais moins que chez Australopithecus ; base du crâne longue et horizontale, crête nucale inclinée vers l'arrière, trou occipital plus avancé que chez les grands singes ;

SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2006

ORRORIN TUGENENSIS - Âge : 6 Millions d'Années


Âge : 6 millions
d'années

Découvert en l'an 2000, par Brigitte Senut et Martin Pickford il a été surnommé "Millenium Ancestor". Orrorin a détenu le record du plus vieil ancêtre connu de l'homme jusqu'à l'arrivée de Toumaï...
De lui, on a retrouvé uniquement des dents, un fémur et des phalanges...
Avec cette faible quantité d'indices, on peut quand même déduire son mode de vie ! Son fémur, encore plus long que celui de Lucy, évoque la bipédie. A noter, toutefois, il est probable que les os appartiennent à un mâle... donc logiquement le fémur est plus long que celui d'une femelle.
Sa première phalange, longue et incurvée, indique toutefois qu'Orrorin se suspendait parfois aux arbres...
La taille de ses molaires (identique aux hommes actuels) est toutefois plus petite que celle des australopithèques.
En bref, Orrorin semble avoir pioché des caractères chez les grands singes et chez les hominidés !

Taille :
1,15 à 1,25m
Poids :
30 à 45 kg
Localisation :
Kenya
Habitat :
Arboré
Feux :
non maîtrisé
Outils :
?

Il y a 6 Millions d'années, dans les collines Tugen au Kenya, à 50 kilomètres au nord de l'équateur, "Millenium ancestor", a sans doute fini sa courte vie à demi-dévoré par un carnassier. Exhumé en 1999 par Martin Pickford, du Collège de France, et Brigitte Senut, du Muséum national d'histoire naturelle de Paris, Millenium ancestor surclasse aisément tous les "hommes" fossiles découverts en grand nombre au cours des dernières décennies.
Mais qu'a-t-il de plus au juste ? Son grand âge tout d'abord : 6 millions d'années. C'est presque 3 millions d'années de plus que Lucy , la petite australopithèque, qui avait chaviré tous les cours lors de sa découverte dans l'Afar éthiopien, en 1974. C'est aussi 1,5 million d'années de plus que Ramidus l'éthiopien... avant que les chercheurs ne s'avisent que ses traits étaient plus simiesques qu'humains. Six millions d'années, c'est surtout une date très proche de celle de la séparation des singes et des futurs hommes, évaluée à 8 millions d'années.

 Orrorin marchait bien sur ses deux jambes !

Septembre 2004, le fémur d'Orrorin prouve sa bipédie.
Un article, publié dans la revue Science par des chercheurs français et américains, affirme qu'Orrorin tugenensis pratiquait déjà la bipédie. C'est l'étude du fémur d'Orrorin, grâce à une technique de tomographie assistée par ordinateur, qui a permis d'établir sa bipédie : en effet la partie supérieure de son fémur est plus fine que la partie inférieure.
Or, cette caractéristique de rétrécissement du col du fémur dans la partie haute se retrouve également chez l'Homo sapiens avec un ratio pouvant aller jusqu'à 4 (il et de 3 sur le fossile). La bataille entre Orrorin et Toumaï pour le titre du plus vieil ancêtre de l'homme est donc relancée ! Il est à noter que des traces de bipédie aussi anciennes ne font que renforcer les thèses d'Yvette Deloison sur la bipédie originelle de nos ancêtres.

 FICHE D'IDENTITÉ DE ORRORIN

La phalange de pouce d'Orrorin est la plus vieille connue appartenant à un hominidé ; elle a 6 millions d'années.

- Volume cérébral : pas de crâne pour Orrorin ;
- Taille : 115 à 125 cm ;
- Poids : 30 à 45 kg ;
- Locomotion : Bipède ;
- Habitat : Zone boisée, à proximité de l'eau.

- Date et lieu de découverte : 2000, formation de Lukeino (Kenya) ;
- Découvert par : équipe de M. Pickford (Collège de France) et B. Senut (Muséum nat. d'histoire naturelle) ;
- Fossiles : Plusieurs fragments de fémur, une phalange, un fragment d'humérus, deux fragments de mandibule, six dents isolées provenant d'au moins cinq individus ;
- Caractéristiques : Taille des dents proche de celle de sapiens mais réduite par rapport à celle d'Australopithecus ; humérus aplati et phalange longue et incurvée (arboricolisme) ; long fémur dont la partie supérieure est plus fine que la partie inférieure, col du fémur étroit, tête du fémur large, sphérique et tordue vers l'avant (bipédie) ;

SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2006

ARDIPITHECUS KADABBA - Âge : -5,8 à -5,2 Millions d'Années

Découverts en 2001 par Yohannes Hailé-Sélassié, les ossements (des morceaux de mâchoires, quelques dents, des débris d'os de pieds et de mains) de cet hominidé avaient d'abord été présenté comme une sous espèce d'Ardipithecus ramidus.

Aujourd'hui c'est l'étude des 6 longues dents retrouvées qui font pencher son découvreur et Tim White (Université de Berkeley) vers une espèce à part. Ils affirment que ces dents aiguisées sont l'apanage du dernier ancêtre des humains et des grands singes (revue Science mars 2004).
Les chercheurs vont plus loin et pensent même que d'autres découvertes récentes (Orrorin ou Toumaï) pourraient être "rapprochées" de l'espèce Ardipithecus.
Brigitte Senut et Martin Pickford remettent en cause l'étude et ses résultats, remarquant qu'il serait plus judicieux de comparer les restes d'Ardipithecus Kadabba avec des primates de la même période (miocène moyen) plutôt qu'avec des chimpanzés actuels.
De plus, ils font remarquer que la bipédie n'est pas prouvée et que c'est un élément essentiel pour caractériser les hominidés.

Taille :
Poids :
Localisation :
Ethiopie
Habitat :
Feux :
Outils :

19/01/05 : De nouveaux Ardipithecus kadabba...
La revue Nature présente, dans son édition du jeudi 19/01/05, la découverte de nouveaux représentants de l'espèce Ardipithecus Kadabba au Nord est de l'Ethiopie.
C'est Sileshi Semaw (CRAFT Stone Age Institute de l'Université de l'Indiana, Gosport) et son équipe qui ont découvert les fossiles. La trouvaille est constituée de mains, de pieds, de fragments de mâchoires ainsi que de dents.
La datation des restes fossiles est estimée entre 4,3 et 4,5 millions d'années. L'étude complète de ces nouveaux fossiles pourra peut être permettre de trancher sur la véritable position d'Ardipithecus Kadabba dans l'arbre des hominidés : ancêtre des humains ou des singes.
Source : AFP et SCIENCES ET AVENIR

 FICHE D'IDENTITÉ D'ARDIPITHECUS KADABBA : Âgé de 5,8 à 5,2 Millions d'Années

- Volume cérébral : pas de crâne pour Ardipithecus ;
- Taille : ? ;
- Poids : ? ;
- Locomotion : Bipède ;
- Habitat : Zone boisée, à proximité de l'eau.

- Date et lieu de découverte : 2001, Moyen Awash (éthiopie) ;
- Découvert par : Y. Haïlé-Sélassié ;
- Fossiles : Fragments de mâchoire avec dents, de membres supérieurs et inférieurs, phalanges ;
- Caractéristiques : Les fossiles, fragmentaires et mal conservés, ont d'abord laissé penser à deux sous-espèces d'australopithèques mais la mosaïque de caractères simiens (taille et épaisseur de l'émail des dents) et humains (usure des dents, position du trou occipital) ont poussé les découvreurs à créer deux nouvelles espèces ;

SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2006

ARDIPITHECUS RAMIDUS - Âge : 4,4 Millions d'Années

Les premiers fragments d'Ardipithecus ont été trouvés en Ethiopie en 1992. D'abord classés Autralophitecus ramidus il a, en 1995, été renommé Ardipithecus ramidus.

Le manque de fossiles complets ne permet pas actuellement d'obtenir plus de précisions sur son mode de vie...
Les différents caractères d'Ardipithecus sont à la fois proche des Australopithecus et des grands singes. Cela s'explique simplement par le fait que, plus nous nous éloignons dans le temps, plus ces ancêtres se trouvent près du moment ou les hominidés et les grands singes se sont "séparés"...
Ardipithecus est donc à mi chemin entre les deux espèces... !

Taille :
1,10 m ?
Poids :
?
Localisation :
Afrique Orientale
Habitat :
Arboré
Feux :
non
Outils :
non

 FICHE D'IDENTITÉ D'ARDIPITHECUS RAMIDUS

Ardipithecus ramidus a entre 5,8 et 4,4 millions d'années, au Pliocène inférieur. Proche du chimpanzé par certains côtés, il était toutefois capable de marcher.

- Volume cérébral : pas de crâne pour Ardipithecus ;
- Taille : ? ;
- Poids : ? ;
- Locomotion : Bipède ;
- Habitat : Zone boisée, à proximité de l'eau.

- Date et lieu de découverte : 1992, Aramis (éthiopie) ;
- Découvert par : équipe de T.White ;
- Fossiles : Os du bras, dents, fragments de mâchoire inférieure et de la base de deux crânes ;
- Caractéristiques : Les fossiles, fragmentaires et mal conservés, ont d'abord laissé penser à deux sous-espèces d'australopithèques mais la mosaïque de caractères simiens (taille et épaisseur de l'émail des dents) et humains (usure des dents, position du trou occipital) ont poussé les découvreurs à créer deux nouvelles espèces ;

SCIENCE & VIE Hors Série > Juin > 2006

Ardi n'était ni Chimpanzé ni Humain - Âge : 4,4 Millions d'Années

Situé entre "Orrorin tugenensis" et Lucy, "Ardipithecus ramidus", âgé de 4,4 millions d'années, avait un museau comme Toumaï et des mains plus fines que celles des chimpanzés actuels, qui devaient lui permettre des gestes précis. Dix-sept ans après sa découverte en Ethiopie, "Ardipithecus ramidus", le fossile d'hominidé âgé de 4 à 5 millions d'années, est enfin écrit au complet. Portrait.

Elle crapahutait en Afrique de l'Est, près d'un million d'années avant Lucy l'australopithèque... Bienvenue à "Ardi" l'ardipithèque, une femelle hominidé datée de -4,4 millions d'années, riche d'informations inédites, grâce à son squelette, le plus ancien connu pour un hominidé. De Toumaï (-7 millions d'années) on ne connaît en effet que le crâne, d'Orrorin (-6 Mo), trois fémurs, un humérus et quelques dents. Ardipithecus ramidus (son nom savant), autrement plus complet, "ne ressemble à rien de ce à quoi nous nous attendions", selon son découvreur éthiopien Gen Suwa. Avec sa mise au jour en 1992, les chercheurs ont pensé tenir l'ancêtre des Homo, ou celui des grands singes, voire le "graal" de la paléontologie humaine : l'ancêtre commun aux deux lignées... Patatras ! après dix-sept ans d'analyses et l'exhumation de 36 individus au total. Ardi a été classée dans un genre nouveau, éloigné, situé sur une lignée voisine de celle des australopithèques : "Ni chimpanzé ni humain, elle nous rapproche comme jamais auparavant de l'ancêtre commun aux singes et à l'homme et nous permet vraiment d'imaginer ses traits", assure le paléoanthropologue américain Tim White (université de Californie, Berkeley).

Portrait

1,20 m pour 50 kilos
• Une petite tête : le volume de sa boîte crânienne, 300 à 350 cm³, est comparable à celui d'un bonobo, plus petit que celui d'un australopithèque (400 à 550 cm³, contre 1500 cm³ pour l'Homo sapiens actuel).
• Un régime varié : ses dents à l'émail peu épais suggèrent un régime frugivore et omnivore, à l'exclusion des aliments coriaces et abrasifs (comme les noix).
• Une locomotion bipède et arboricole : son bassin et ses pieds rigides étaient ceux d'un bipède, mais elle était incapable de courir, ses voûtes plantaires n'étant pas arquées. Elle progressait aussi sous le couvert forestier grâce à ses paumes et à ses pieds aux pouces opposables. Au vu de ses bras et poignets, elle ne pouvait ni se suspendre dans les arbres, comme les orangs-outangs, ni marcher sur les phalanges de la main, comme les chimpanzés. De tels traits, loin d'être primitifs, seraient donc des adaptations apparues plus tardivement chez les grands singes.
• Enfin, des mours paisibles : il n'y a pas de différence marquée entre les femelles et les mâles ardipithèques, ces derniers étant même dépourvus de canines surdéveloppées, comme les chimpanzés. Le dimorphisme sexuel, aiguisé par la compétition et la sélection sexuelle, serait donc apparu plus tard.

R.M. - SCIENCES ET AVENIR > Novembre > 2009
 
 

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