Phanérozoïque (4,058 à 4,6 Ga, -542 Ma à Aujourd'hui, D = 542 Ma

Paléozoïque de 4,058 à 4,25 Ga, de -542 à -250 Ma, D = 292 Ma

Ordovicien : de 4,012 à 4,057 Ga, -488 à -443 Ma, D = 45 Ma

Présentation de l'Ordovicien

Les couches géologiques de l'Ordovicien renferment aujourd'hui de vastes réservoirs de pétrole et de gaz naturel dans certaines régions du monde. Il correspond à une époque où l'océan global et l'atmosphère terrestre se sont refroidis, conjointement à une explosion de la biodiversité sur la planète.

L'Ordovicien débute avec un épisode d'extinction d'espèces important, l'extinction du Cambrien. Il se finit par une autre extinction massive, l'extinction Ordovicien-Silurien où près de 60 % de la vie disparaît.

PALÉOGÉOGRAPHIE

Le niveau de la mer est élevé pendant l'Ordovicien, la transgression marine du Trémadocien est celle où le niveau de la mer est maximum pour laquelle il reste des traces.
Les continents de l'hémisphère sud se sont groupés en un supercontinent : Gondwana. Le Gondwana est issu de la fracture d'un supercontinent encore plus ancien : Rodinia. Au début de l'Ordovicien, Gondwana est situé au latitudes équatoriales et se déplace vers le pôle Sud. De petits terranes, qui se séparent du Gondwana y seront ré-accrétés durant l'Ordovicien Moyen. Ces évènements orogéniques ont laissé des traces comme la présence en Europe, d'ophiolites, de granites et de roches métamorphiques de cet âge (massifs cristallins des Alpes : aiguilles Rouges, Belledonne). Tout comme l'Amérique du Nord et l'Europe, Gondwana est en partie couverte de mers peu profondes. Les roches de l'Ordovicien sont principalement sédimentaire, les sédiments marins qui en forment la plus grande partie sont constitués en grande partie de calcaire, les schistes et le grès est bien moins fréquent.
L'orogenèse Taconique se produit lors de la collision de Baltica et de Laurentia. Vers la fin de cette période le Gondwana était proche du pôle et largement recouvert de glaciers, le climat se refroidit alors que la biodiversité croît.

CLIMAT ET EXPLOSION DE LA BIODIVERSITÉ

Selon une étude publiée en 2008, il y aurait une relation forte entre biodiversité marine et changement climatique, et l'explosion de la biomasse et de la biodiversité marine dont la trace a été conservée par les fossiles datant d'il y a 460 millions d'années a coïncidé avec un refroidissement global à la fin duquel le nombre de genres et de familles d'êtres vivants avait triplé ou quadruplé par rapport à l'époque précédente. Cette corrélation a été établie via la mesure des variations du rapport de deux isotopes de l'oxygène dans certains minéraux conservés dans les squelettes de conodontes (sortes d'anguilles primitives) de ces époques. Le ratio entre les isotopes de l'oxygène étant indicateur de la température de l'eau de mer dans laquelle vivaient ces animaux. Il y a plus de 490 millions d'années, avant l'ordovicien, l'atmosphère terrestre était plus riche en CO2, ce qui la maintenait dans un état plus chaud (par effet de serre induit par ce gaz). La température des océans atteignait alors 45°C, température peu favorable à un taux élevé d'oxygène dissout. La biodiversité a contribué, via la photosynthèse et la production de "puits de carbone" à pomper et fixer le CO2 atmosphérique. Il y a environ 460 millions d'années, les mers se sont lentement refroidies, et ce refroidissement progressif a été contemporain d'une explosion de la biodiversité. Il semble que la biodiversité ait favorisé un refroidissement, et que ce refroidissement ait favorisé le développement de cette biodiversité. L'apparition des récifs coralliens a notamment joué un rôle important.

FAUNE

Bien que moins connu que l'explosion cambrienne, l'Ordovicien est aussi une période de radiation évolutive, le nombre de genres des animaux marins quadruple, résultant en 12 % de la faune connue du Phanérozoïque. Les Trilobites, brachiopodes inarticulés et éocrinoïdes du Cambrien laissent la place aux espèces qui vont dominer le reste du Paléozoïque tels que des Cephalopoda, des Crinoidea et des brachiopodes articulés, en particulier les trilobites sont largement remplacés par d'autres espèces sur les plateaux continentaux, leur succès personnifie la diversité accrue des organismes secrétant des coquilles à base de carbonates de l'Ordovicien comparé au Cambrien.

En Amérique du Nord et en Europe, l'Ordovicien est une époque de mer continentale peu profonde riche en vie. En particulier les trilobites et les brachiopodes sont variés et nombreux. Les premiers ectoproctas apparaissent ainsi que les récifs de coraux. Les coraux isolés sont plus anciens et datent au moins du Cambrien. Les mollusques, qui remontent eux aussi au Cambrien ou à l'édiacarien, deviennent communs, plus spécialement les bivalves, Gastropoda et Nautiloidea. Il a été longtemps considéré que les premiers vertébrés datent de cette époque mais des découvertes récentes en Chine ont montré leur présence probable au début du cambrien. Les graptolites sont prolifiques dans les océans.

FLORE

Les algues vertes sont communes durant le Cambrien et l'Ordovicien. Les premières plantes terrestres apparaissent sous la forme quelque peu similaire à Hepaticophyta. Des spores fossiles ont été identifiées dans les sédiments de l'Ordovicien récent.

Ordovicien Inférieur : -488,3 à -471,8 Ma, D = 16,5 Ma




L'Ordovicien Inférieur se décompose en 2 parties :

- Le Trémadocien ; -488,3 à -478,6 Ma, D = 9,7 Ma

- Le Floien ; -478,6 à -471,8 Ma, D = 6,8 Ma

 

Ordovicien Moyen : -471,8 à -460,9 Ma, D = 10,9 Ma

L'Ordovicien Moyen se décompose en 2 parties :

- Le Dapingien ; -471,8 à -468,1 Ma, D = 3,7 Ma
- Le Darriwilien ; -468,1 à -460,9 Ma, D = 7,2 Ma

Pendant l'Ordovicien, les océans ont séparé les continents désertiques de la Laurentie, de la Baltique, de Sibérie et du Gondwana. La fin de l'Ordovicien fut l'une des périodes les plus froides que la Terre ait connues. Pendant l'Ordovicien, des dépôts d'eau chaude, tels que calcaires et sels, ont été trouvés dans les régions équatoriales du Gondwana, tandis que des dépôts glaciaires et des débris véhiculés par la glace le furent dans des secteurs polaires au sud du Gondwana (l'Afrique et Amérique du Sud), les glaciers ayant couvert une grande partie de la région méridionale du Gondwana.
http://www.ucmp.berkeley.edu/ordovician/ordovician.html

L'ordovicien est mieux connu à cause de la présence de divers invertébrés marins, incluant les graptolites, les trilobites, les brachiopodes et les conodontes (premiers vertébrés). On note les premières communautés marines regroupant ces animaux avec des algues rouges, vertes, des poissons primitifs, des céphalopodes, des coraux, des crinoïdes et des gastéropodes. Plus récemment, la découverte de preuves de la présence de spores tétraédriques qui sont similaires à ceux des plantes terrestres primitives, suggérent que les plantes ont envahi les terres à cette époque.

De l'ordovicien inférieur à l'ordovicien moyen, le climat fut plus tempéré. L'atmosphère était humide. Cependant, lorsque le Gondwana s'est installé au pôle sud à l'ordovicien supérieur, de grands glaciers se sont formés dans des mers peu profondes et le niveau des mers baissa. Ceci est susceptible d'avoir provoqué une extinction de masse qui caractérise la fin de l'ordovicien avec la disparition de quelques 60 % de tous les invertébrés marins et 25 % de toutes les familles. Le taux d'oxygène atteint les 2 % de l'atmosphère actuelle.

Ordovicien Supérieur : -460,9 à -443,7 Ma, D = 17,2 Ma

L'Ordovicien Supérieur se décompose en 3 parties :

- Le Sandbien ; -460,9 à -455,8 Ma, D = 5,1 Ma

- Le Katien ; -455,8 à -445,6 Ma, D = 10,2 Ma

- Le Hirnantien ; -445,6 à -443,7 Ma, D = 1,9 Ma

Extinction Ordovicien-Silurien (-440 Ma)

L'Hiver venu de l'Espace (-460 à 440 Ma)



H.G. - SCIENCE & VIE JUNIOR N°365 > Février > 2020

Animal Armageddon - La Menace Invisible (-440 Ma)

Tremblements de terre, éruptions magmatiques, météorites, les grandes catastrophes naturelles qui se sont succédé sur Terre ont été telles que la vie a failli s'éteindre. Cette série en images de synthèse, commenté par des paléontologues reconnus, se penche sur les rares espèces animales qui ont survécu aux extinctions massives. La première a eu lieu il y a 440 millions d'années.

S'adapter et survivre ou mourir. C'est le défi qui sera bientôt proposé à toute la faune, et la flore, de l'ordovicien (->), tandis qu'à l'autre bout de la galaxie une étoile mourante explose en supernova. Plantons le décor. À cette époque, la dérive des continents n'a pas eu lieu et des paysages désolés occupent la surface d'une Terre largement recouverte par des océans, eux, grouillants de vie. À des centaines de mètres de profondeur, à l'emplacement de l'actuel désert du Nevada, deux monstres marins (<-), le Nautiloïde Orthocère - sorte de pieuvre engoncée dans une coque conique de 6 mètres de long - et l'Euryptéride - un scorpion de mer de 130 kg - se livrent une guerre de territoire. En marge de ce combat titanesque, l'insignifiant astrapis est ignoré : avec ses ébauches de nageoires et son épine dorsale primitive, cet éboueur des fonds marins en quête d'algues semble moins bien armé que ses voisins. C'est pourtant lui, l'ancêtre de tous les vertébrés, qui résistera le mieux au déluge de rayons gamma qui vient de déchirer la couche d'ozone. Et de changer les règles du jeu.

La Terre, il y a 440 millions d'années est un paradis aquatique peuplé de créatures extraordinaires. Mais une tueuse venue de l'espace menace ce paradis océanique. Depuis la naissance de la Terre, plusieurs catastrophes naturelles ont entraîné la disparition de nombreuses espèces. Pourtant, chaque fois que l'anéantissement total semblait inévitable, la nature a fait preuve d'une résistance inattendue. Des extinctions massives sont survenues dans le passé, elles pourraient bien se reproduire un jour. Face au déchainement des éléments, les espèces les mieux armées ne sont pas fordement celles que l'on croit... "Les espèces qui survivent ne sont pas les plus fortes, ni les plus intelligeantes, mais celles qui s'adaptent le mieux aux changements" Charles Darwin 1859.

La première extinction massive de la vie sur notre planète a commencé il y a 440 millions d'années, longtemps avant la naissance de l'humanité et des dinosaures. D'après une théorie controversée, un cataclysme aurait eu lieu à 6 000 années-lumière de la Terre. Dans la Voie Lactée, une étoile mourante explose en supernova (à g.), de puissantes radiations d'énergies jaillissent de ses pôles. C'est une explosion de rayons gamma (centre), le phénomène le plus violent que puisse connaitre l'univers. En 10 secondes, elle produit plus d'énergie qu'un millier de soleil. Ses rayons mortels zèbrent le cosmos (à d.) à la vitesse de la lumière en direction d'une petite planète bleue, la Terre...
"Si l'explosion avait eu lieu plus près, elle aurait soufflé l'atmosphère terrestre absorbée par l'espace", Dr Peter Ward, université de Washington. "L'explosion de rayons gamma est ce qu'il y a de plus destructeur dans l'univers, trop près de nous aucune forme de vie n'y survivrait. Elle réduirait en cendre la surface de la Terre, la brûlerait littéralement, rien ne serait épargné", Dr Peter Ward, université de Washington. Personne ne sait avec certitude ce qui a provoqué cette première extinction massive. Mais la théorie des rayons gamma soutenue par des scientifiques peut expliquer cette destruction d'envergure.

À des milliers d'années-lumière de la supernova, la Terre est pour l'instant a l'abri des bouleversements de l'univers. La dérive des continents n'a pas encore en lieu. Il y a 440 millions d'années, le Gondwana englobe l'Inde et l'Australie, l'Afrique et l'Arabie, l'Antarctique et l'Amérique du Sud. Des régions de l'Amérique du Nord et de l'Europe sont concentrées près de l'équateur. La planète est chaude et humide, le niveau des mers est plus élevé de plusieurs centaines de mètres. Le gigantesque océan Panthalassa baigne la majeure partie de l'émisphère nord, il recouvre partiellement les continents formant ce qu'on appelle des mers épicontinentales. "Les mers épicontinentales étaient des environnements marins qui immergeaient en parti des continents. La plupart des terres étaient sous l'eau". La surface de ce monde ressemble plus à Vénus qu'à notre terre actuelle. Le niveau d'oxygène était si bas que n'importe quel animal vivant à notre époque aurait eu de fortes difficultés pour respirer. "Les paysages devaient être désolés et très proche de la vallée de la mort en Californie. Pas de plantes, pas d'animaux, par conséquent il devait régner un silence absolue. Aucun des sons associés à la vie animale dans une forêt, d'oiseaux ou d'insectes ne devait se faire entendre durant l'Ordovicien", Dr Lieberman. La surface du globe est peut-être désolée, mais sous l'eau c'est une toute autre histoire...

Cet univers aquatique grouillant de vie, situé dans la région de Las Végas, sera un jour un désert, mais pour l'heure c'est un monde en pleine effervescence, un immense récif coralien peuplé de créatures bizaroïdes, comme dans tout le globe. Leurs eaux chaudes et ensoleillées sont idéales pour le développement des organismes vivants. Un univers marin totalement différent d'aujourd'hui.
Le long de ses récifs, des Trilobites (->) de 60 cm de long errent en quête de nourriture. Ces créatures travailleuses proches des fourmis, aspire le fond océanique et le débarasse du plancton mort, des morceaux d'algues et même des déjections animales.

Elles partagent leur territoire avec un nouvel arrivant, l'Astrapis, l'une des rares espèces primitives de poisson. Longues de seulement 15 cm, elles présentent une mutation encore jamais vue, une épine dorsale primitive. Des fossiles ont révélé l'existence d'une carapace osseuse externe qui devait protéger la colonne vertébrale. Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette créature (Astrapis) est l'ancêtre de tous les vertébrés d'aujourd'hui. Elle a donné naissance aux oiseaux, aux reptiles, aux mammifères et donc aux hommes. Notre extistence dépend exclusivement de la survie de cette espèce et pour l'instant la chance ne semble pas de son côté. "L'astrapis n'était pas efficace pour plusieurs raisons, ce n'était pas un prédateur, il mangait seulement des microbes et des algues, c'était des proies", Dr Peter Ward.

À l'autre extrémité de la chaine alimentaire, un super prédateur regne sur l'océan. C'est un tueur sans pitié, redouté de tous, le Nautiloïde Orthocère (->). C'est un carnivore qui mange de la viande et qui n'est jamais rassasié, un spécimen de 3,50 m devait être terrifiant. Grand requin blanc de son époque, l'Orthocère est une machine de guerre de conception diabolique a l'appétit inssaciable, mesurant jusqu'à 6 m de long. Une coquille conique avec une chambre remplie d'air (4ème), permet à cette bête de 1300 kg de flotter. Elle fend l'océan en recrachant l'eau qu'elle inspire par un petit tube musculaire (3ème) situé à la base de sa coquille. C'est la version orthovicienne d'un moteur à propulsion à un détail près, l'Orthocère nage beaucoup plus vite, à reculons.

La suprémacie de l'Orthocère ne suffit pas à dissuader un fervent prétendant au trone. Le scorpion de mer géant appelé Euryptéride défie régulièrement l'Orthocère sur son terrain de chasse. C'est le lus gros arthropode de l'histoire de la planète. Il est gigantesque, il mesure 2 m de long, pèse 100 à 130 kg.

Ses duels facent à l'Orthocère sont de véritables combats de science-fiction. Mais bientôt les règles du jeu vont changer à jamais...
Les rayons gamma ont déjà pénétré dans notre système solaire (->) et percé la ceinture d'astéroïdes.

Une explosion de rayons gamma est extrèmement rare, d'après les scientifiques elle ne se produirait que tous les 500 millions d'années. Celle-ci frappera la planète terre avant la fin du jour.

Temps Avant l'Extinction : 0 Heures.

Le moment est venu, les rayons gamma percent la couche supérieure de l'atmosphère (1 et 2) avec une force titanesque. Leurs beautées n'altèrent pas leur impact destructeur. Les rayons mortels anéantissent les molécules d'air, soufflant littéralement l'atmosphère. 10 secondes seulement après l'explosion (3), le son et lumière laisse place à un calme olympien. On est en plein jour et pourtant une étrange étoile accompagne le Soleil (4). Se sont les réminescences de la supernova qui brilleront quelques mois avant de disparaitre. Sur la Terre désolée, le cataclysme fait l'effet d'un spectacle grandiose joué dans un théatre vide. La vie reprend son cours. Mais l'avenir de chaque espèce ne tient plus qu'a un fil.

Temps Après l'Extinction : + 24 Heures.

L'extinction commence à un niveau microscopique. Dans les couches supérieures de l'atmosphère, les rayons gamma ont détruit 30 % de la cuche d'ozone (->). Les ultra-violets du Soleil pénètrent à loisir. La lumière crue est intolérable, 50 fois plus intenses qu'en plein désert du Sahara. Toute créature sur Terre serait littéralement rôtie. Invisible à l'œil nu, le plancton (1) est le premier à en ressentir les effets. Le soleil, source de vie, brûle désormais la majeure partie de ces organismes (2). La base de la chaine alimentaire est totalement érradiquée. La manque de nourriture associé à la lumière crue du Soleil, sème la panique parmis les mangeurs de planctons. Pour de nombreux trilobites, l'eau de surface est un lieu d'incubation idéal, mais les larves ne peuvent pas survivre à l'intensité des rayons solaire. Avec la mort de nombreux coraux et d'autres animaux, toute la chaine alimentaire se désintègre, on assiste à un véritable effet domino. Sous les tropiques, les ultra-violets sont encore plus nocifs où les récifs coralliens (3) meurent peu à peu. Le phénomène s'étend, aux 4 coins du globe, les coraux sont déssimés par la famine. La catastrophe remonte la chaine alimentaire. De plus en plus d'animaux souffrent de sous-alimentation. Semaines après semaines, les récifs s'éteignent (4).

Temps Après l'Extinction : + 3 Mois.

Déjà, les effets secondaires des rayons gamma se font ressentir au niveau planétaires. Pour les Nautiloïdes enroulés (->), la saison des amours bat son plein. Ses cousins des Orthocères (->) sont généralement plus petits, mais leur coquille en escargot est bien plus manœuvrable que la version conique. Plus leur coquille est colorée, plus ils ont de chance de se reproduire.

La famine se généralise. Les plus faibles sont les premiers à succomber. Des prédateurs tels que les Euryptérides ont recours à des mesures drastiques pour rester en vie. D'ordinaire, ils ne se démèneraient pas pour l'Astrapis, mais la faim les contraint à manger se qu'ils trouvent, même des cadavres d'Orthocère.

Les Orthocères géants désertent les récifs mourrant en quète de nourriture, ils rejoingnent les eaux sommâtres où règnent les Euryptérides. Les Orthocères s'adonnent à un véritable festin, seuls quelques Euryptérides (->) parviennent à leur échapper.

La famine n'épargne personne. À mesure que les effets des rayons gamma s'intensifient, l'extinction menace toutes les espèces, du plancton microscopique à l'Orthocère géant, sans oublier notre ancêtre vertébré l'Astrapis. Si toutes ces créatures disparaissent, l'avenir de la planète est compromis. Les extinctions massives sont l'un des sujets les plus controversés en paléontlogie, la rareté des fossiles, les découvertes contradictoires et la difficulté de vérifier les causes des cataclysmes, alimentent des débats passionnés.

Temps Après l'Extinction : + 8 Mois.

Le monde a changé de visage, les molécules éclatées de l'atmosphère tourbillonnent autour du globe créant un mélange de gaz toxique. En s'alignant de nouveau, les atomes forment du dioxyde d'azote, un gaz brunâtre et nocif. Une épaisse couche d'air putride obstrue 50 % des rayons solaires et la température descend jusqu'à -12°C. En europe du nord, la chute des températures menace les Nautiloïdes, leurs œufs pondus il y a plusieurs mois ne se développent pas normalement. Le froid a ralentit la croissance embryonnaire favorisant l'apparition de bactéries. L'espèce est en danger. Les quelques rescapés de l'incubation voient le jour dans un monde chaotique, ils passeront la majeure partie de leur courte vie à rechercher de la nourriture. Ils sont pourtant mieux lottis que d'autres, leur solides coquilles leur permet de vivre en eaux profonde à l'abri des pires effets du refroidissement climatique.

Temps Après l'Extinction : + 10 Ans.

Au sud du mexique actuel, la température du récif a chuté de 20° et accéléré la destruction de la chaine alimentaire, cet habitat jadis florissant, n'est plus qu'un tombeau ouvert (->). "À mesure que les températures chuttaient, las animaux capables de se déplacer sont partis, mais pendant l'ordovicien, très peu étaient mobiles, les coraux, les brachiopodes, les éponges... et quand le pire est arrivé, ils sont morts", Dr Peter Ward, université de Washington. La coquille de la plupart des habitants d'un récif est constituée de carbonate de calcium, qui est très difficile a sécréter dans l'eau froide, et ils ont fini par disparaître.
Une autre conséquence du refroidissement global, un climat rude et imprévisible. Jusqu'alors le temps était d'une grande stabilité. Pour la première fois depuis des millions d'années, les écarts de températures importants créent de forts courants océaniques porteurs de violentes perturbations. Un ouragan de catégorie 5 (<-) balaye continuellement la planète, les animaux affaiblis sont projetés contre les rochers.
Ceux qui peuvent encore le faire vont chercher refuge loin des eaux turbulentes de surface, et leur instinct de survie les a conduit certainement à le faire. Mais les profondeurs ont aussi leur lot de danger. La pression est trop forte pour la longue coquille de l'Orthocère (->), ironie du sort, le plus grand prédateur du globe est impuissant dans ce nouvel environnement. Le cousin Nautiloïde (->), lui, possède une coquille plus robuste qui lui permet d'attendre que l'orage passe dans des eaux moins agitées. À longueur d'années de violentes tempètes battent la planète, l'avenir du monde est compromis, de nombreux cadavres échouent sur les côtes, sans créatures terrestres pour les dévorer, les corps s'entassent par milliers.

Temps Après l'Extinction : + 500 Ans.

Un tiers de la faune s'est éteinte et les créatures qui luttent encore ont peu d'espoir... toute forme de vie sur Terre est menacé d'extinction.

Temps Après l'Extinction : + 150 000 Ans.

Il ne reste presque rien de la vie sur Terre. Les quelques espèces rescapées sont constamment affamées. Les Orthocères, jadis seigneurs invincibles de l'océan, sont désormais des charognards faibles et maladifs. Pour eux, le monde est radicalement différent, années après années, la planète se refroidit considérablement. C'est le début d'une nouvelle ère glaciaire. La neige s'entasse au pôle sud. Au fil des siècles, elles se densifie pour former d'immenses glaciers de plusieurs kilomètres d'épaisseur qui rampent doucement vers le nord en longeant le Gondwana. Les glaciers aspirent de grandes quantités d'océan faisant chuter le niveau des mers (orange) jusqu'à 60 mètres. L'assèchement des hauts fonds est encore plus fatal que l'explosion des rayons gamma.

Contre toute attente, certains animaux se montrent particulièrement résistant à cette nouvelle ère glaciaire. Notre ancètre l'Astrapis, suit l'océan qui se retire. Il supporte mieux l'eau froide que n'importe quel autre créature aquatique et fort heuresement c'est un mangeur peu délicat, prèt à engloutir tout ce qu'il peut trouver. Il fallait être capable d'avaler tout et n'importe quoi. Les carnivores qui se nourrissaient d'une proie en particulier n'ont pas pu survivre quand cette proie s'est éteinte.

L'Astrapis s'adapte et s'épanouit dans l'épreuve. Très vite une nouvelle variété de poisson (->) voit le jour. Chez cette nouvelle espèce, les arètes et les muscles qui forment la première branchie, endossent une nouvelle fonction, trier et faciliter l'absorbtion des aliments. Toutes les machoires des vertébrés d'aujourd'hui, qu'elles servent à broyer, à tuer ou tout simplement à parler, sont le résultat de cette formidable adaptation.

Dans ce no mans land, l'Euryptéride aussi se montre puniace, ce prédateur à suivi le mouvement des océans et à survécu en prenant la place de l'Orthocère dans la chaine alimentaire. Deux fois plus petit que son rival, il a besoin de moins de nourriture, facteur crucial pour sa survie. Le long des côtes, la chute du niveau des mers crée de nouveaux paysages. Les squelettes de récifs pointent à la surface. Là où reignaient jadis les Orthocères, une poignée de rescapés épuisés arpante les environs en quète de nourriture. Beaucoup d'animaux et de plantes ont une capacité d'adaptation réduite, tout refroidissement surtout pour des créatures tropicales est sinonyme de mort. À mesure que les glaciers envahissent les sub-tropiques, des icebergs gigantesques font leur apparition, sous la surface, ils menacent de tout détruire sur leur passage. Tandis que ces montagnes de glaces dérivent lentement vers l'équateur, des coraux vieux de milliers d'années sont broyés et écrasés provoquant de terribles dégats.

Temps Après l'Extinction : + 250 000 Ans.

Le niveau des mers continue de baisser. Des milliers de km² d'habitat sous marins sont exposés à la riguer du climat en surface. Le Soleil, le vent et la pluie érodent les récifs et les transforment en de vaste désert. Années après années, le peu de vie qui reste suit le mouvement des océans et les habitats aquatiques se réduisent. Mais le processus n'est pas terminé.

Temps Après l'Extinction : + 500 000 Ans.

Les températures glaciales ont eu raison des 2/3 du monde animal. Soudant la planète se réchauffe et les glaciers fondent. Les espèces qui ont survécu à l'ère glaciaire sont confrontés à un nouveau bouleversement climatique, et comme toujours les animaux doivent s'adapter pour rester en vie. "Quand on regarde l'extinction ordovicienne, on constate que seules les espèces les plus répendues ont survécu, si la même espèce est présente sur 5 ou 6 continents, elle a de très grande chance de survie, si elle n'est présente que sur un continent, elle s'éteindra probablement".

L'Orthocère fait un retour surprenant (à g.), mais il n'est plus que l'ombre de lui-même, lui qui mesurait plus de 6 m n'en fait plus que la moitié. Il est plus faible que son ancètre et en permanense menacé. Contrairement à l'Orthocère, l'Euryptéride (2) s'est bien sorti de cette première extinction. La proie est devenu un féroce pradateur. Les océans se transforment en champs de bataille, mais cette fois l'Euryptéride fait la loi. Dans ce monde en évolution, le scorpion de mer manifeste un comportement des plus curieux ; après avoir tuer sa proie, il traine la carcasse vers le rivage. Plus étonnant encore, il s'aventure même sur terre (2). Il est possible que la baisse du niveau des mers est accéléré le développement de poumons (3) chez les espèces. Dans l'abdomen de l'Euryptéride, sont regroupées plusieurs poches d'air (4), le sang du scorpion circule par ses tissus et récupère l'oxygène. Une adaptation exceptionnelle née de la volonté de survivre. Sans cet première extinction, la faune et la flore que l'on rencontre sur Terre aujourd'hui, serait très différentes.

Mais dans ses mêmes eaux, une autre évolution extraordianire est en cours. Un petit groupe de poissons, cousins des Astrapis, a développé une caractéristique unique, ils se sont dotés de machoire. Ces poissons appelés Acanthodiens, se sont des charognars, grâce à leur machoire, ils découpent la chair à même la carcasse, au lieu d'attendre que quelques restes dérivent à eux. Ces poissons qui auparavant se nourrissaient d'algues, gravissent peu à peu les échelons de la chaine alimentaire. L'extinction a transformé les vainceurs en vaincus et les proies en prédateurs. Les rôles sont inversés, mais le cycle de vie et de mort se poursuit, la vie continue.

Temps Après l'Extinction : + 700 000 Ans.

La planète semble en phase de rémission. La Terre se réveille da sa torpeur glacée, mais le bilan est lourd, les plus touchés sont les récifs des mers peu profondes.

Plus de 70 % des espèces ont disparu à jamais de la surface du globe. On estime à environ 1 million d'espèces vivant avant l'extinction. Donc à peu près 700.000 espèces se sont éteintes en une période relativement courte. Mais grâce à une formidable résistance de la nature la vie reprend son cours, lors de se nouveau chapitre de l'histoire terrestre, le Silurien, des espèces étonnantes repeuplent les océans.

Temps Après l'Extinction : + 3 Millions d'A.

La Terre retrouve peu à peu son climat tropical (- 437 Mo). Le niveau des mers remonte et recrée de vastes habitats aquatiques (->) où de droles de créatures évoluent aux côtés d'animaux étrangement familiers. "En terme de bouleversement écologique, l'extinction ordovicienne était certainement la moins dramatique des 5 grandes extinctions. Beaucoup d'animaux ont disparu mais les différentes espèces qui ont évolué ensuite, étaient en fait, les mêmes".
Au large des côtes, les Acanthodiens (<-) à machoire nagent avec leurs cousins primitifs, les Astrapis. Ils s'aventurent même dans les lacs et rivières des continents. Cette forme de vie autrefois rare et modeste, prend désormais possession de la planète. Tous les poissons que nous connaissons aujourd'hui, l'espadon, le vairon, le requin... descendent tout droit des poissons apparus à cette époque. Au fil des siècles de nouvelles espèces extraordinaires voient le jour aux 4 coins du globe.
Des prédateurs intrépides les guètent. Parmi eux, un gigantesque Euryptéride, sans prédateurs ce scorpion de mer, est devenu un véritable monstre. De la taille d'un crocodile, c'est le prédateur le plus redouté du Silurien. Les bancs de poissons sont des proies facile pour cette bète capable de charger à une vitesse fulgurente. La force du nombre est la seule chance des ses vicitmes. Les nouveaux habitats du silurien continuent de se peupler, le cœur du monde bat à nouveau, lentement mais surement des espèces variées envahissent et colonisent l'océan.

Notre planète a connu plusieurs extinctions d'espèces, personne ne sait quand la prochaine aura lieu, mais le cycle de vie de l'univers veut que nous soyons à nouveau mis à l'épreuve. Si une explosion de rayons gamma devait un jour frapper la Terre, elle le ferait sans prévenir. Le destin est déjà en marche.

Tous les guillemets sont les interventions des : Dr Peter Ward (université de Washington), Dr Peter Sheehan (musée de Milwaukee), Dr Mark Boslough (Sandia Labs), Mattew Wedel (université des Sciences de la Santé, Californie)...

ANIMAL ARMAGEDDON N°1 > France 5 > Discovery Communication > 2009

Métaux Lourds : ils ont déjà Provoqué des Extinctions

On sait que les extinctions ont ponctué l’histoire de la vie, emportant parfois jusqu’à 85 % des organismes.

En cause ? Météorites, volcanisme, acidification…

Or, une étude internationale attribue aujourd’hui à une concentration élevée en métaux lourds l’extinction majeure de la fin de l’Ordovicien, il y a près de 500 millions d’années.

L’aspect des fossiles évoque les pollutions actuelles, et les analyses ont confirmé la présence de fer, de plomb et d’arsenic.

Y.S. - SCIENCE & VIE N°1178 > Novembre > 2015

Les Métaux Lourds impliquées dans les Grandes Extinction du Passé ?

L'ESSENTIEL DE LA SCIENCE N°44 > Février-Avril > 2019

L'Extinction de l'Ordovicien : -439 Ma

L'histoire de la Terre nous indique qu'elle fut victime de nombreuses extinctions de masse qui entraînèrent la disparition de la vie animale (terrestre et marine et végétale) plusieurs fois. À chaque renouveau de nouvelles espèces apparurent et c'est ainsi que grâce au hasard, l'homme y est présent. Les 5 plus grandes extinctions : ordovicien, dévonien, permien - trias (PT), norien (fin du trias), crétacé - tertiaire (KT).

Il faut d'abord constater que prise individuellement, chaque espèce animale ou végétale connaît une durée de vie moyenne de 5 à 6 millions d'années, avant de s'éteindre ou de donner naissance par mutation à de nouvelles espèces. La vie sur Terre étant riche de millions d'espèces différentes, cela revient à dire qu'une à plusieurs espèces disparaissent chaque année, de même, un nombre pratiquement égal de nouvelles espèces surgit régulièrement : bon an, mal an, la biosphère y trouve son équilibre et le nombre d'espèces reste à peu près constant, voire augmente légèrement.

Si l'évolution procédait de façon continue et équilibrée, aucune transition remarquable ne devrait apparaître parmi les fossiles : au cours des âges géologiques le renouvellement progressif devrait se traduire par une fréquence stable de disparitions et d'apparitions d'espèces au fil des couches géologiques, un bruit de fond graduel et sans à-coup. Or l'analyse de la succession des fossiles montre qu'au moins 5 grands événements ont eu lieu dans l'histoire de la vie sur Terre, quand le processus s'est emballé au point de renouveler plus de la moitié des espèces de l'époque - c'est-à-dire des millions d'entre elles - en un laps de temps très court, de l'ordre de quelques dizaines de milliers d'années ou même beaucoup moins, à la limite de la résolution temporelle que nous offrent les sédiments.

Les paléontologues ont découvert la première extinction officiellement reconnue à la fin d'une époque appelée Ordovicien, il y a 440 millions d'années, lorsque la vie était encore cantonnée dans les mers : nombre d'espèces de trilobites, planctons et coraux ont périclité en un bref interval de temps, probablement moins de 500.000 ans.

L'extinction de l'Ordovicien, il y a 439 millions d'années, fut causée par la baisse des océans lors de la formation des glaciers, ensuite par la remontée du niveau des océans lorsque les glaciers fondèrent. Au total 25 % des familles marines disparurent ainsi que 60 % des espèces marines. N'oublions pas qu'à cette époque la vie n'avait pas encore quitté l'océan. On trouve une anomalie de carbone dans les sédiments des récifs coralliens traduisant un effondrement de la biosphère marine. De plus, une anomalie d'iridium se retrouve en Chine, au Canada et en Ecosse. Par contre on ne retrouve pas les spinelles (oxydes métalliques dont font partie les magnétites, mais le sens strict se sont les oxydes de magnésium et d'aluminium), les quartz choqués et les tectites (roches vitreuses expulsées des cratères d'impact). Mais 2 impacts sur 3 ont lieu en mer et depuis ces périodes, la Terre a été considérablement remaniée.

 
 

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